Culturel
" Une vie, une Oeuvre, pour le plaisir
des passionnés d'Art Alsacien "
Monographies de Peintres Alsaciens par
François Walgenwitz
francois.walgenwitz@sfr.fr
francois.walgenwitz@sfr.fr
Robert Kammerer
(1882-1965)
«L’homme
est un être de désir. Le
travail ne peut qu’assouvir des besoins. Rares sont ceux qui
réussissent à
satisfaire les seconds en répondant au
premier. Ceux-là ne travaillent jamais».
(Henri Laborit – L’éloge
de la fuite.)
Le
récit de sa vie d’homme et celui de sa
carrière d’artiste, prouvent que Robert
Kammerer a appartenu assurément à cette rare
élite bénie des dieux…
Né à Mulhouse en 1882, il habite Thann dès l’âge de deux ans. Ses crayonnages d’enfant éveillent en lui une vocation impérieuse. Après avoir suivi les cours de dessin de la SIM, il monte à Paris, fréquente l’atelier de Girardot et l’Académie Moderne. Au bout de cinq ans, il se perfectionne à l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg, chez Daubner, avec Allenbach, Hueber, Frantz… puis à l’Académie Heymann de Munich et entreprend de nombreux voyages d’études. Les randonnées dans les Vosges où l’entraîne son père puis son séjour dans les Grisons où il soigne une pleurésie, font éclore en lui un amour irrépressible de la nature sauvage, des arbres vénérables, des sommets enneigés. Son addiction à la montagne le conduit à vivre de nombreuses années dans la vallée de Saint-Amarin, à Mollau et à la ferme du Langenbach, au-dessus d’Oderen, …Alors, dans les années 1912-14, la critique lui décerne le titre de «Hochvogesenmaler» La montagne sinon rien?..
Plus
tard, son insatiable curiosité lui fait parcourir les Alpes
suisses où le
Cervin se révèle à lui. Du monde
méditerranéen, berceau de notre civilisation.il
a rapporté des toiles marquées du sceau de la
sensibilité et de la
spiritualité. Véritable chasseur
d’images, à l’affût des
changements de lumière
et des colorations typiques des saisons, avide du détail
authentique, il
affronte les éléments, plante son chevalet dans
la neige, s’arque-boute sur ses
crayons gras quand souffle la tempête. C’est
l’étape nécessaire à la
gestation,
à la lente «rumination»
philosophique:
«Les sapins
dans le massif du Hohneck» sont le fruit de
trois ans de
méditation…
Sa technique tient de la magie…Le nez sur la toile, on voit des aplats de couleurs qui, avec le recul, se métamorphosent en parois rocheuses, congères de neige fondante, frondaisons roussies par le froid. C’est la transmutation que l’on observe si bien chez Manet que Kammerer admirait. De 1914 aux années 50 les expositions se succèdent. Le succès est chaque fois au rendez-vous notamment sous forme d’achats par l’Etat; les récompenses aussi: médaille d’or à l’exposition de 1925, insignes de chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur en 1965. Robert. Kammerer a su traquer les mystères de la montagne, il a évoqué avec bonheur l’harmonie subtile qui allie les villages de fond de vallée à leur paysage, mais il a aussi été, à l’occasion, un portraitiste sensible. Et, quand R. Redslob s’écrie: «Quelle bonne fortune que nous ayons des peintres du terroir, des peintres qui respirent l’âme de l’Alsace et savent nous en communiquer les ondes prestigieuses», nous reconnaissons là, bien évidemment, Robert Kammerer. Portfolio Thann, neige et soleil. – Huile sur toile – Collection particulière Photo «Amis de Thann» A la tombée de la nuit – Huile sur toile – 1932 – Collection particulière Photo F. Walgenwitz Geishouse – Huile sur toile – Collection particulière Photo «Amis de Thann» Matin froid en montagne (1949) – Huile sur toile – Collection particulière Photo. «Amis de Thann» Place des vignerons –Thann – huile sur toile – Collection particulère Photo. «Amis de Thann» Intérieur – Huile sur toile – Collection particulière Photo. «Amis de Thann» Le Rossberg – Huile sur toile – Collection particulière Photo. F. Walgenwitz Thann au printemps – Huile sur toile – Collection particulière Photo. F. Walgenwitz Ferme isolée – Huile sur toile – Collection particulière Photo. F. Walgenwitz Portrait au fusain – 1908 – Musée de Thann Photo F. Walgenwitz Source
- Marc Lenossos: «Quelques heures avec R. Kammerer» - 1926 - (B.O. du Club Vosgien.) - Robert Redslob: «Le peintre R. Kammerer» - 1950 - (D. N. Strasbourg) - Articles de presse. «Alsace Illustrée» Avec l’aimable autorisation de l’association: «Les Amis de Thann» Mention Légale: Tous droits réservés. Aucune reproduction même partielle ne peut être faite de cette monographie sans l'autorisation de son auteur. |