Culturel




" Une vie, une Oeuvre, pour le plaisir

   des passionnés d'Art Alsacien "                      

                               

  Monographies de Peintres Alsaciens par François Walgenwitz
francois.walgenwitz@sfr.fr
                      

 

Robert Beltz (1900-1981) 

Illustrateur de génie 

  

Robert Beltz 26c.jpg 
© Luc Berujeau
Robert BELTZ
Huile sur toile de Lucien jung



    La famille Beltz est présente en Alsace dès le début de la Guerre de Trente Ans (1618-1648), à Soultz, au pied du Grand Ballon. Une famille d’artisans, bien intégrée dans la petite ville. Aux environs de 1696, Luc Beltz, d’abord conseiller est nommé bourgmestre. Il créa les armoiries de la famille. Deux artistes-peintres comptent parmi les ancêtres de Robert : Ottmar-Eusèbe (1764–1850) et surtout le fils de ce dernier, Henri (1802-1869) qui a décoré le chœur de la basilique de Thierenbach, peint des portraits dont celui de la belle-sœur de Pouchkine, conservé au musée du Bücheneck à Soultz, dont une des salles est dédiée à Robert Beltz.

Robert Beltz 27c.jpg

 

    En 1870, le grand-père Victor, à l’instar de plus ou moins 50 000 autres Alsaciens et Lorrains, opte pour la France. Mais, revenu dans sa ville natale, en 1890, il s’y fait construire une maison. Maurice, le père, polytechnicien, puis officier d’artillerie sorti de l’Ecole de Guerre, entre, en 1900, dans l’entreprise paternelle « Beltz et Auer », dont le siège était à Strasbourg jusqu’en 1972. Elle s’occupait d’import-export de houblon. La mère, Georgette Coqueret, descend des Lusignan, prestigieuse famille féodale française originaire du Poitou et donc de la fée Mélusine, issue des contes populaires et chevaleresques du Moyen-Age. N’est-ce pas un signe de prédestination pour Robert ?

    Il vit son enfance à Paris où il est né le 24 juillet 1900. Il fait preuve de dons artistiques précoces. Dès 12 – 13 ans, il compose des romans de cap et d’épée qu’il illustre à la façon des bandes dessinées. Il s’avère être un précurseur dans ce domaine. Les jeudis après-midi, il assiste, envoûté, aux matinées classiques du Théâtre Français. Au cours de vacances d’été à Gérardmer, il rencontre, admiratif, Hansi, le grand imagier alsacien, expatrié et recherché par les Allemands.

    Il poursuit des études secondaires sérieuses au collège Stanislas où il décroche un 1er Prix de mathématique, puis au lycée Janson de Sailly. Mais il ne sera pas polytechnicien comme son père, absorbé qu’il est par ses dessins qu’il livre à des publications comme les Annales, la Source, la Vie parisienne où il met en scène « les petites femmes de Paris ». Sa manière, élégante, fine, humoristique, est appréciée.

Robert Beltz 28c.jpgA Deauville?

 

 Robert Beltz 29c.jpg


Robert Beltz 30c.jpg


  

    Intégré dans la vie mondaine, ces revues prestigieuses se sont arraché ses dessins jusqu’en 1925, date à laquelle Robert Beltz part pour Strasbourg dans le but d’y faire carrière en secondant son père, pour commencer, dans son entreprise d‘import-export.

    Deux ans plus tard, événement majeur, il rencontre Yvonne Walschler qui deviendra sa compagne pour toujours. Le mariage est célébré le 14 mars 1933. En raison de ses nouvelles occupations, Beltz a tendance à délaisser quelque peu le dessin. Heureusement Yvonne, passionnée de cet art, l’incite à reprendre ses outils d’artiste. Il ne les abandonnera plus et Yvonne restera toute sa vie sa fidèle collaboratrice. Décédée le 27 août 2004, elle perpétua son œuvre.

    Après la « drôle de guerre », Robert Beltz est démobilisé et rejoint son épouse réfugiée à Toulouse où il assure l’ordinaire grâce à des prestations de comptable qui lui laissent le temps de créer des images. Il découvre chez un brocanteur un exemplaire d’une édition ancienne du Diable Boiteux de Lesage qu’il va illustrer. « Tous les jours, il s’installe à sa table, face à une fenêtre qui donne sur une courette. Peu à peu, c’est toute l’atmosphère de ce roman espagnol datant de 1641, qui pénètre dans la chambre. Lesage a l’amour du pittoresque et contemple la réalité sous ses aspects les plus variés et les plus colorés. L’imagination de Robert Beltz y trouve un terrain propice». (1)

    En 1943, ses illustrations terminées, il se rend à Paris, chez Georges Blaizot, éditeur réputé de livres illustrés. Enthousiasmé par ses aquarelles, celui-ci prévoit immédiatement une édition de grand luxe qui sera gravée sur bois et en couleur par Théo Schmied, graveur exceptionnel dont l’atelier se trouvait à Montrouge

    En fait, raconte Robert Beltz, « cela a commencé par le théâtre aussi extraordinaire que cela puisse paraître. J’aimais le théâtre et j’aimais la mise en scène. Seulement, le théâtre, c’est toute une vie et je dus y renoncer.

    Alors, faire de l’illustration, c’est en quelque sorte une mise en scène: vous transposez non plus dans le monde des gestes le texte de l’auteur, mais dans le monde des formes.

    Mon premier livre, « Le Diable Boiteux », est un livre qui m’avait charmé enfant et même jeune homme. Et je rêvais toujours…si j’illustrais un livre, d’illustrer celui-là. […] C’est ainsi que tout a commencé. Et non seulement l’illustration, mais aussi la gravure sur bois. Blaizot m’avait proposé et dit d’ailleurs que mes illustrations seraient reproduites en bois. A ce moment-là, le bois pour moi, était des gravures en noir extrêmement frustes. Eh bien, pas du tout ! Vous arrivez en bois à des choses absolument extraordinaires ».

 

Robert Beltz 31c.jpg

 

 

La gravure sur bois

 

    Dès le VIème siècle, les Chinois utilisaient des blocs de bois gravés afin d’imprimer leur écriture. Des estampes gravées sur bois étaient tirées en noir. Cette technique apparaît en Europe à l’époque des croisades comme d’ailleurs celle de la fabrication du papier. Il faut attendre le XVIIème siècle pour que la couleur fasse son apparition.

    A l’origine la gravure se pratiquait sur « bois de fil », c’est-à-dire le bois pris dans le sens de la fibre de l’arbre. Le graveur grave en épargnant le trait, il amène le sujet sur la surface du bois à l’aide d’une gouge (pointe à graver). C’est la taille d’épargne.

    Plus tard, l’emploi de « bois debout », (l’assemblage de petits blocs de bois, pris dans le sens transversal de l’arbre, de manière que la fibre de bois soit perpendiculaire à la surface à graver) attribuera une plus grande finesse à la gravure.

Robert Beltz 32.jpgPhoto: Association des Amis de Robert Beltz

 

Robert Beltz 33c.jpgPhoto: Association des Amis de Robert Beltz

Robert Beltz 34c.jpgPremier bois pour « La tentation de Saint Antoine »

 

    La réalisation d’un livre d’Art gravé sur bois est un travail d’équipe où chacun, artiste, graveur, pressier, collaborent pour atteindre le but recherché par l’illustrateur, chacun jouant un rôle essentiel. Cela demande des années d’efforts.

    « La gravure sur bois, à l’inverse de celle sur cuivre a un caractère typographique, c’est-à-dire que la reproduction d’un trait qui dans la gravure sur cuivre s’obtient par un sillon creusé au burin dans le métal, nécessite pour le bois l’élimination de tout ce qui n’est pas trait, de telle sorte que ce dernier apparaît, non plus en creux, mais en relief. » (2) Le bois utilisé est du buis ou du prunier, parfois, lorsqu’il s’agit d’obtenir des traits d’une très grande finesse.

    La gravure, ci-dessous,  « a nécessité entre 15 et 20 bois. Si on imprime chacun d’eux dans le ton qui lui est assigné sur une feuille particulière, on obtient des taches monochromes qui n’évoquent que de loin l’original, mais si tous ces bois sont imprimés, chacun dans leur ton sur une seule et unique feuille, l’original doit se trouver reproduit. Que l’on songe aux problèmes de repérage et de soins dans l’application des couleurs si l’on veut éviter les décalages ». (2)

 

Robert Beltz 35c.jpgL’homme des Foules d’Edgar Poe

 

    L’école Estienne, Ecole supérieure des arts et industries graphiques (ASAIG), 18 bd Auguste Blanqui, dans le 13ème arrondissement de Paris, forme les graveurs du monde entier. Mais, quelques graveurs seuls, sortis de l’Ecole Estienne sont capables de réaliser un tel travail qui consiste à reproduire un document nécessitant 20 à 30 bois. Théo Schmied, Gilbert Poilliot et Guy Descouens en sont des exemples. Ces trois graveurs ont travaillé pour Robert Beltz: pour les trois premiers livres, Théo Schmied, Gilbert Poilliot, le graveur selon son cœur, «qu’il trouvait gai, communicatif, convivial et bon vivant», avec lequel il collabore durant trente ans, Guy Descouens, qu’il a peu connu, pour les derniers livres.

    Ils l’ont suivi avec leur passion qui n’avait d’égal que leur talent. Leur incroyable patience aussi: 3 000 heures de travail, 250 000 passages sur les presses pour les seules Histoires extraordinaires d’Edgar Poe, soit six ans de travail d’imprimerie

 

Robert Beltz 36c.jpgPhoto: Wikipedia

 

    En ce qui concerne l’édition de ses livres, c’est Georges Blaizot, libraire d’art, rue St-Honoré, qui lui révèle les possibilités de la gravure sur bois en couleurs en éditant le Diable Boiteux. Les textes sont imprimés à la Ruche, puis chez Daragnès et enfin chez Pierre-Jean Mathan. Robert Beltz sera ensuite son propre éditeur, « aux dépends de l’artiste », c’est-à-dire, à compte d’auteur pour rester toujours maître du choix du papier et de la typographie.

    « Du froissement de ces vélins pur fil, de ces corps, de ces bois, de ces couleurs, voici que naissent de fabuleux objets. Ce sont des livres. Et le miracle qui a présidé à leur naissance s’appelle virtuosité. Prouesse faite de talent, bien sûr, mais d’adresse subtile, de précise délicatesse et d’infinie patience ». (3)

 

 

Le Diable Boiteux

 

Robert Beltz 37c.jpgLe Diable Boiteux

 

Robert Beltz 38c.jpgAsmodée dans sa fiole

 

Robert Beltz 39c.jpgDu haut de la plus haute tour

 

    En 1945, le libraire d’art, Georges Blaizot publie le Diable Boiteux de l’écrivain breton, Alain-René Lesage, dans une édition de grand luxe de seulement 220 exemplaires, illustrés de 37 compositions gravées en couleurs de Robert Beltz, « alliant la science de la composition à une verve endiablée, l’imagination et l’observation à une gamme chromatique à la fois somptueuse et subtile. Cet événement fut, dans le monde de la bibliophilie, la révélation soudaine d’un nouvel illustrateur de classe ». (4)

    Le héros du Diable Boiteux, Cléofas, délivre un démon, petit homme boiteux nommé Asmodée, enfermé dans une fiole par un magicien. Pour le remercier, Asmodée entraîne Cléofas sur la plus haute tour de Madrid d’où il lui dévoile les secrets de chaque foyer. Les personnages découverts aux yeux ébahis de Cléofas s’avèrent perfides, diaboliques…Ainsi, Le Diable Boiteux montre à son ami de belles jeunes filles qui vendent trop chèrement leurs faveurs à trois grands seigneurs…

 

Robert Beltz 40c.jpgPetites vertus ambitieuses

Robert Beltz 41c.jpgLes jeunes filles et les trois seigneurs

 

 

Les Ames du Purgatoire de Prosper Mérimée

 

    « En Europe, le Fantastique est contemporain du Romantisme, et n’apparaît guère avant la fin du XVIIIème siècle et comme la compensation d’un excès de rationalisme. Dans un genre aussi précis que le conte fantastique, on a rarement vu pareille synchronisation dans la vogue d’un genre littéraire. Hoffmann naît en 1778, Chamisso en 1781, Mérimée en 1805, Poe en 1809, Erckmann en 1822 et Chatrian en 1826.

    Mérimée avait de profondes affinités avec tous les maîtres du Fantastique. Il est un romantique de la première heure avec toutes les qualités de l’imagination, de la mesure, de l’audace et du goût. Deux récits de Mérimée, les Ames du Purgatoire et le Carrosse du Saint Sacrement sont illustrés par Robert Beltz et paraissent en 1949, gravés par Théo Schmied.» (5)

    La nouvelle, Les Ames du Purgatoire, est publiée dans la Revue des Deux Mondes, (crée en 1829) le 15 Août 1834. Il s’agit d’une version très rare du mythe de Don Juan. L’auteur se réfère au Don Juan de Marana, qui a réellement existé.

    Don Juan, jeune, a été marqué par un tableau qui représentait les tourments du purgatoire infligés aux pécheurs. Entraîné par un ami au moral douteux, ils séduisent deux soeurs. S’ensuivent des épisodes de trahisons, de meurtres, d’exils, de séductions diverses…Enfin, le Don Juan de Mérimée se repent. Alors que celui de Molière ou de Mozart meurt impénitent. Voici l’épitaphe qu’il s’est choisie: «Ici reposent les os et les cendres du pire homme qui a été dans le monde. Priez Dieu pour lui ».

 

Robert Beltz 42c.jpgLe Purgatoire

Robert Beltz 43c.jpgLes deux sœurs convoitées

 

Robert Beltz 44c.jpgDon Juan dans ses oeuvres

Robert Beltz 45c.jpgDona Fausta

 

Robert Beltz 46c.jpgLe bateau de l’exil

Robert Beltz 47c.jpgCortège funèbre. Don Juan est mort !

 

 

 

L’Homme qui a perdu son ombre

D’Adelbert von Chamisso (1781-1838)

 

Robert Beltz 48c.jpgL’homme qui a perdu son ombre

 

    Louis-Charles Chamisso est né le 30 janvier 1781 au château de Boncourt en Champagne. D’illustre famille française, il doit émigrer en Allemagne au moment de la Révolution. Il prend, par la suite un nom et un prénom plus allemands : Adelbert von Chamisso. Il devient page de la reine de Prusse à Berlin et entre ensuite dans l’armée prussienne. « Se sentant Allemand en France et Français en Allemagne », il prend congé de l’armée en 1809. Il effectue plusieurs séjours en France où il fréquente le cercle de Madame de Stael. Il entreprend des études scientifiques, participe comme botaniste à un voyage d’exploration autour du monde qui s’intéresse notamment au passage du détroit de Behring à l’Océan Glacial Arctique. Ce qui ne l’empêche pas de s’adonner à la poésie

    En 1814, il compose « L’Homme qui a perdu son ombre », un des récits les plus étranges et les plus beaux du Romantisme allemand. Le héros de ce court roman, Peter Schlemihl, a vendu son ombre à un étrange personnage aux pouvoirs extravagants (et qui n’est autre que le diable) contre une bourse magique qui reste pleine quoi qu’il en coûte…Dès lors, tout le monde l’évite, il est irrémédiablement isolé de la communauté des hommes. Pressé par Schlemihl, le diable consent à lui rendre son ombre contre son âme. Mais le jeune homme refuse et, croyant se sortir du piège, jette la bourse dans un gouffre. Commence alors une sorte de voyage expiatoire… Toujours sans ombre et désormais sans argent, il erre dans tous les pays. L’opportunité d’acquérir des bottes de 7 lieues lui permet de les enjamber en quelques bonds. Il décide, finalement de se réfugier comme anachorète dans une Thébaïde, lieu isolé, propice à la méditation.

 

Robert Beltz 49c.jpgLa rencontre avec « l’homme en gris », le diable

 
 

Robert Beltz 50c.jpgLes fêtes

 

Robert Beltz 51c.jpgLes voyages

 

Robert Beltz 52c.jpgRencontre avec un ours polaire

 

Robert Beltz 53c.jpgLes instruments de l’explorateur

 

 

Les contes des bords du Rhin

Erckmann - Chatrian

 

    Robert Beltz nous a donné des chefs-d’œuvre avec les Contes des Bords du Rhin. L’édition de 1963 qui fait suite à celle de 1952, a été tirée à 299 exemplaires sur Vélin Lana pur fil. Elle comporte 47 aquarelles de Robert Beltz, gravées par Gilbert Poilliot. Le texte a été composé entièrement à la main en vieux romain, corps 18 de la fonderie Caslon.

    Les Contes des Bords du Rhin d’Emile Erckmann (1822-1899) et Alexandre Chatrian (1826-1890) sont des récits fantastiques à coloration régionaliste où l’influence d’Hoffmann est perceptible. Les auteurs se recommandent par leurs qualités de conteurs et leur savoureuse simplicité de style. Les contes des bords du Rhin, peut être grâce à la nature rêveuse de l’un et la jovialité de l’autre, sont parcourus de mystère, de rêve, de fantaisie, de sentimentalité.

 

Robert Beltz 54c.jpgHans Schnaps

 

Robert Beltz 55c.jpgBon accueil

 

Robert Beltz 56c.jpgRécital

 

Robert Beltz 57c.jpgAppel au voyage

 

 

Histoires extraordinaires

 

Edgar-Allan Poe

(1809-1849)

 

    Habité d’une remarquable élévation de pensée qui a régi sa vie et ordonné ses préoccupations spirituelles, Robert Beltz a cependant crée « un univers qui fait une part moins large à cet aspect de sa personnalité qu’à une attention à la fois pitoyable, passionnément curieuse et quasi amoureuse de la vie. Les textes qui ont sollicité son inspiration appartiennent tous à une littérature où le fantastique le dispute à l’horrible, au grotesque et aux divagations oniriques ». (6)

    Ainsi, les Histoires extraordinaires d’Edgar-Allan Poe, traduites et réunies sous ce titre par Charles Baudelaire en 1856 et leurs séquences de supplices et de meurtres…L’attirance de Robert Beltz pour cette œuvre magique « apparaît comme une évidence dès lors que l’on sait le goût d’Edgar Poe pour le symbole, la formulation secrète, la prospection systématique et raisonnée [… ] du Fantastique.» (7)

    Edgard-Allan Poe, poète, romancier, nouvelliste, critique littéraire, dramaturge est une des principales figures du romantisme américain. Il se distingue par sa faculté à transformer d’improbables horreurs en choses qui paraissent si proches, si familières. Dans son œuvre, il développe sa théorie de l’effet qui nécessite la brièveté pour être efficace, c’est-à-dire le temps nécessaire à la lecture d’un poème lyrique – et non épique – d’un drame, à l’observation d’un tableau, les digressions étant bannies. C’est là sa conception de l’esthétique.

 

Robert Beltz 58c.jpgPhoto: Sirag - Bichheim

Hallucination

 

Robert Beltz 59c.jpgRévélation magnétique


 

 

Contes fantastiques

E.T.A Hoffmann (1776-1822)

 

    Hoffmann, dont l’influence précède celle d’Edgar Poe en France, écrivain, musicien, peintre et, néanmoins juriste, voue une grande admiration à Jacques Callot. Il fréquente assidument les tavernes où l'on croise la bohème artistique, que ce soit à Bamberg ou à Berlin. Il est l’étroite symbiose entre littérature et musique qui est un des traits du romantisme allemand. Ses histoires fantastiques et grotesques sont peuplées d’êtres irréels et bizarres qui illustrent le dédoublement de la conscience, la folie, la télépathie, l’angoisse... Elles visent l’investigation de l’âme humaine. Elles connaissent un succès durable dans l’Europe entière.

    « Les contes fantastiques d’Hoffmann s’inscrivent dans un imaginaire où l’on retrouve tout un attirail de sorcières, de miroirs magiques, de remèdes merveilleux, de liqueurs miraculeuses et l’inévitable élixir du Diable. Il y a toute une ménagerie d’animaux extraordinaires, des serpents verts dorés, des salamandres qui sont des princesses, et des oiseaux brillants qui sont pris dans les rets tissés par les fées. Il y a toute une galerie de personnages extravagants, des magiciens qui font apparaître le Diable, des enchanteurs qui se transforment en poissons rouges, il y a surtout des créatures supra terrestres, des fantômes, des spectres et des revenants, des mages, des gnomes et des génies à remplir la Terre, le Ciel et l’Enfer.» (8)

    Robert Beltz illustre les Contes fantastiques en 1968

 

Robert Beltz 60c.jpgConspirateurs

 

 

Robert Beltz 61c.jpgDie Burg

 

 

Robert Beltz 62c.jpgCoppélius, le duel

 

Robert Beltz 63c.jpgMinuit, l’heure du crime…

 

 

 

Faust

Goethe

(1749-1832)

 

          Le Diable est une figure de prédilection du fantastique. Ses visages sont si multiples qu’ils permettent toutes des fantaisies. Il fallut attendre le Faust de Goethe et le Romantisme pour que Satan devienne Méphistophélès, grand seigneur, ne sentant plus le soufre, débarrassé de ses attributs hideux, « fût-ce par l’artifice du faux mollet parfaitement à la mode » (9)

          Robert Beltz qui a rencontré le Diable, a dialogué avec lui et lui a fait admettre que l’homme est capable de s’amender, se passionne par conséquent fortement au Faust de Goethe, une œuvre d’art et d’imagination, qui fut l’engagement de toute une vie et qui, dans un progrès continu de vie spirituelle, a conduit l’auteur à poser le problème de la liberté de l’homme face au mal. Rappelons que Faust réussit à dénoncer, à dépasser le pacte qui l’unit au Malin. Certes, il meurt, mais il est- sauvé par les prières et l’amour de Marguerite qui symbolise « l’éternel féminin » dans son expression le plus totale. La sublime exaltation de l’Amour

          Le Faust de Robert Beltz est le résultat de la traduction de Gérard de Nerval. Imprimé en deux couleurs chez d’Aragnès. Gilbert Poilliot a réalisé 52 gravures sur bois en camaïeu. 1971, marque la sortie du Faust de Goethe que Robert Beltz a ainsi préfacé :

          « Illustrer Faust, dit Robert Beltz, c’est l’occasion, pour l’artiste qui tente l’aventure, de s’interroger sur l’idéal esthétique vers lequel il tend et de se demander si cet idéal est en harmonie avec la pensée de Goethe et les archétypes qui sont à l’origine du monde dans lequel nous vivons.

          Si l’idée qu’il puisse exister une harmonie entre le domaine concret des formes et le monde abstrait des idées pures fait sourire certains de nos contemporains, c’est dans la mesure où la pensée de Goethe, ainsi que la pensée scientifique leur sont étrangères […] La seule réalité  ne réside pas dans la matière mais dans les formes et les structures dont les causes d’organisation et de mouvement se situent dans l’invisible dont elles sont l’expression et, en quelque sorte, l’écriture dans le monde des sensations ».

 

Robert Beltz 64c.jpgMéphisto, tentateur

 

 

Robert Beltz 65c.jpgPhoto: Sirag - Bichheim

En route pour la Nuit de Walpurgis?

 

 

Robert Beltz 66c.jpgMarguerite séduite

 

 

Les Fleurs du Mal

Charles Baudelaire (1821-1867)

 

    Encore une fois, l’auteur et l’illustrateur se rencontrent dans une heureuse complicité car, chacun dans son système esthétique, exalte « la reine des facultés » : c’est l’imagination qui a enseigné aux hommes le sens divin de la couleur, du contour, du son et du parfum. Elle a créé l’analogie et la métaphore. Elle crée un monde nouveau, elle produit la sensation du neuf. Robert Beltz est entré en résonnance avec les poèmes de Baudelaire

    Sans doute est-il d’accord avec lui pour affirmer qu’un artiste n’est un artiste que grâce à son sens exquis du beau, que la poésie, pour peu qu’elle veuille descendre en soi-même, interroger son âme, rappeler ses souvenirs d’enthousiasme, n’a pas d’autre but qu’elle-même, que si le poète a poursuivi un but moral, il a diminué sa force poétique, que la vérité n’a rien à y voir, car « L’humeur démonstrative repousse les diamants et les fleurs de la Muse », enfin, que cet immense instinct du beau nous fait considérer la Terre comme une correspondance du Ciel. L’étrangeté étant le condiment indispensable de cette beauté. « Sur l’oreiller du mal, c’est Satan Trismégiste qui berce longuement notre esprit enchanté. »

    Cependant, Robert Beltz aurait-il suivi Baudelaire qui céda au doute quant à la possibilité d’une rédemption et pour qui le monde moderne était celui de la mort de Dieu et ce, bien avant Nietzsche ?

    En 1975, « Les Fleurs du Mal » ont été réunies en 250 exemplaires dans une très belle édition à l’emboitage de soie jaune paille qui s’harmonise avec les tons chauds des gravures en camaïeu

    Yvonne Beltz, pour les célébrer, a organisé une exposition à la librairie Kieffer, rue Saint-André-des-Arts à Paris. Jean-Louis Bory en a laissé ce très beau témoignage

     « Vélin de Rives pur fil in-quarto Jésus, quatre côtés à la forme, typographie entièrement composée à la main en Colombia romain corps 20 de la fonderie d’Amsterdam, bois gravés en camaïeu, bois gravés en couleurs. Aux oreilles du profane que je suis, cela sonne comme un poème. Poème un peu ésotérique mais superbement pousse-au-rêve. Et miracle ! Le rêve se concrétise. Du froissement de ces vélins pur fil, de ces corps, de ces bois, de ces couleurs, voici que naissent de fabuleux objets. Ce sont des livres. Et le miracle qui a présidé à leur naissance s’appelle virtuosité…» (10)

 

Robert Beltz 67c.jpgLa Chevelure

 

 

 

Robert Beltz 68c.jpgLa Mort des Amants

 

Robert Beltz 69c.jpgLes Sept Vieillards

 

Robert Beltz 70c.jpgMemento Mori

 

 

La Tentation de Saint Antoine

Gustave Flaubert (1821-1880)

 

    En 1845, Gustave Flaubert remarque au palais Balli, à Gênes, un tableau de Pieter Bruegel, l’Ancien, représentant la Tentation de Saint Antoine. Il en conçoit un projet de poème en prose qu’il publie en 1845.

    Dans sa recherche perpétuelle vers la solitude absolue pour mieux rencontrer Dieu, Saint Antoine est confronté aux tentations les plus malignes : visions de luxure, de débauche, de provocations à l’apostasie, qui ne cessent de l’assaillir jusqu’à l’heure de sa mort, en 356. En essayant de se fondre dans la nature, il aperçoit, dans le disque solaire naissant, resplendir le visage du Christ. La leçon de ce poème philosophique : tout est vain sauf Dieu !

    Robert Beltz confie ce sujet hautement spirituel au graveur Gilbert Poilliot. Yvonne et Robert décident d’imprimer le texte en trois couleurs, « afin de mettre en relief la narration apparentée au théâtre que Flaubert avait choisie ». Hélas, terrassé par une crise cardiaque, Poilliot ne put réaliser que cinq gravures. Guy Descouens apparut comme seul capable d’une telle entreprise. Il réalisa jusqu’à 28 planches pour une aquarelle. Son talent fit merveille ! C’est Jean-Pierre Mathan qui assura l’imprimerie. Il a fallu 7 années pour mener à bien Les Tentations de Saint Antoine qui furent publiées en 1979

 

Robert Beltz 71c.jpgDans la Thébaïde

 

Robert Beltz 72c.jpgLes créatures démoniaques

 

Robert Beltz 73c.jpgLa chute des dieux

 

Robert Beltz 74.jpgUne lettrine

 

 

La Nef des Fous

Sébastien Brant (1458 – 1521)

 

    Sébastien Brant, humaniste de la première génération, souffre des contradictions de l’Eglise de son temps. En moraliste passionné, il pense ardemment à sa régénération.

    L’immense succès de sa Nef des Fous témoigne de la justesse avec laquelle Brant a su toucher les tempéraments, les conceptions, les craintes, les attentes de ses contemporains à l’aube de l’âge d’or de l’activité intellectuelle et littéraire en Alsace dont les auteurs et les imprimeurs se situent au tout premier rang du Saint Empire Romain Germanique, au cœur de ce couloir rhénan marqué, de Bâle à Rotterdam, par la vie d’Erasme.

    Il publie la Nef des Fous en février 1494, pendant le carnaval de Bâle. Juriste, savant, tenant d’un humanisme pieux, pédagogique, patriotique, il exploite avec bonheur la veine satirique qui semble prospérer dans la province. La pierre tombale de Brant, en l’église Saint Thomas de Strasbourg, porte l’épitaphe qui se termine par ces mots : «Toi qui regardes cette pierre, souhaite à Brant le ciel! Il vécut 64 ans. Il est mort en l’an 1521 le 10ème jour du mois de mai. La mort rend toutes choses égales ».

    La Nef des Fous se compose d’une préface, de 114 chapitres en latin, passage obligé pour atteindre une audience européenne. Elle est ornée de 105 bois gravés dont 73 illustrés par Albrecht Dürer. « Par les sentences, proverbes et locutions proverbiales, les références bibliques (surtout à l’Ancien Testament et en particulier aux Livres sapientiaux), à l’Antiquité classique, le texte s’ouvre à plusieurs niveaux de culture […] Il ne s’agit pas de simples illustrations permettant l’accès aux illettrés et aux lecteurs hésitants. » (11)

    Au plan littéraire, la Nef des Fous participe de la tradition des genres comiques, des textes d’édification, du fabliau et de la satire, de la moralité, de la farce et du Jeu de carnaval

« Dieu n’a-t-il pas frappé de folie la sagesse du monde? »

    Sébastien Brant a inspiré Robert Beltz si intensément, qu’il a créé 115 illustrations et 115 culs de lampe pour la Nef. Il fait preuve, en l’occurrence, d’une rare virtuosité. Yvonne qui sera le maître d’œuvre, désire placer sous chaque illustration, un texte écrit à la main en caractères gothiques. C’est Herbert Schlanger qui l’écrit dans son petit atelier de la rue Dahlen à Cronenbourg. La réalisation de l’ouvrage se termine en 1978. La Nef a été tirée à 150 exemplaires seulement. FR3 a consacré deux films à l’œuvre de Robert Beltz. Il recevra le Bretzel d’Or le 29 juin 1978.

 

 

Robert Beltz 75c.jpgLa Nef des Fous

 

 

Robert Beltz 76.jpg

Robert Beltz 77.jpg
Robert Beltz 78c.jpgLa Nef des Folles

 

          La Nef des Fous terminée, Yvonne et Robert découvrent dans un catalogue de la librairie Lardenchet à Paris, l’existence d’une Nef des Folles écrite en latin par un contemporain de Sébastien Brant, Josse Bade, né à Asche près de Bruxelles en 1452, qui voulut faire pour les femmes en particulier ce que Brant avait fait pour les hommes en général :  les ramener dans la voie du salut…

          L’ouvrage terminé en 1498 est imprimé à Strasbourg par Johannes Prüss. C’est la bibliothèque humaniste de Sélestat qui confie à Robert Beltz le rare exemplaire de ce livre ayant appartenu à l’omniscient Béathus Rhénanus. (1485-1547) La préface est signée Jacques Wimpheling, (1450-1528) le célèbre latiniste sélestadien.

          « Six Nefs parcourent l’ouvrage qui met en exergue la folie humaine. Eve est nommée « navargue ». Sa Nef est suivie de cinq petites Nefs dirigées chacune par une femme folle. Robert s’embarque pour un nouveau voyage à la découverte des complexités humaines. » (10)

          L’ouvrage est gravé par Guy Descouens, l’impression est confiée à Jean-Pierre Mathan qui compose le texte en caractères Achenaeum.

          La Bibliothèque Humaniste de Sélestat expose la Nef des Folles en même temps que d’autres œuvres de Robert Beltz en décembre 1980

 

 

Robert Beltz 79c.jpgLa Nef des Folles

 

Robert Beltz 80c.jpg

 

 

Robert Beltz, qui êtes-vous ?

 

          Ce qui frappa d’abord Henry Lefèbvre, éditeur de Henry de Montherlant et écrivain, « chez cet homme grand, distingué, aux vêtements bien coupés et à l’allure de grand bourgeois, c’est sa discrétion, sa retenue, comme cela se voit toujours aux artistes, aux écrivains, aux hommes supérieurs. Robert Beltz est un homme simple, modeste, calme, bienveillant, mais dès que vous parlez avec lui, que vous l’écoutez, vous découvrez alors un homme d’une vaste culture, d’une pensée profonde, à qui rien n’est étranger ».

          Sa prestance, son exceptionnelle présence, le timbre de sa voix, la précision du geste ont fait merveille au théâtre qu’il pratiquait dans les années 1930 et qu’il aimait tant.

          Après avoir tout renié, Rober Beltz est revenu à la découverte de la nécessité d’une puissance spirituelle, à la révélation de « la parcelle de divinité diffuse ». Il est vrai que dès que l’on étudie un problème quel qu’il soit en remontant des effets à la cause, à un moment, on arrive à la fin du monde matériel et la cause est dans l’invisible, reconnaît-il.

          Son style émane d’un talent « venu d’ailleurs ». L’art n’étant pas réductible à la technique, Robert Beltz se caractérise par sa créativité, son génie capable de créer une œuvre originale, unique, dans laquelle il exprime sa subjectivité dans l’exaltation de la beauté. Il a prouvé qu’il était encore possible, au XXème siècle où sévissaient Marcel Duchamp et autres Francis Bacon, de produire une beauté universelle, intuitive, indicible, indépendante des mots.

          Il prend le parti des objets, les moule, les multiplie avec une sorte de minutie sensuelle pour ne pas dire jubilatoire. Il leur attribue une présence et une force évocatrice absolument fascinante. Par son sens du clair-obscur, il suggère l’informulé, l’invisible (ce qui lui a fait fuir Balzac qui décrit tout au bouton près), par des personnages inattendus « aux visages exorbités, aux masques tordus de grimaces comme ceux des génies japonais, aux trognes hagardes, aux mufles frénétiques » (5), de plain-pied avec Bruegel et Bosch. Leurs physionomies, leurs expressions propres sont les miroirs limpides de leur caractère, de leur moralité, de leurs intentions. Ombres, lumières, couleurs composent un éclairage qui n’appartient qu’à Robert Beltz. Ce sont là les marques d’un style et d’un esprit profondément originaux. Il est d’ailleurs difficile de déceler chez lui une quelconque influence sur sa manière et son inspiration. Lui-même ne se reconnaît aucun maître !

 

Robert Beltz 81c.jpgPhoto: Saisons d’Alsace N°96

Un éclairage qui n’appartient qu’à Robert Beltz

 

          Sa prédilection à l’humour, apparue dès la « Vie parisienne », confère à son œuvre un piment, doux certes, mais si précieux, un humour insondable, « fils naturel de l’esprit et de la gaieté » (10). De son propre aveu, il ajoute parfois de l’humour à des dessins sérieux, mais ne le fait pas par humour !... Il aimait à dire: «Je ne voudrais pas faire un dessin historique de Louis XIV, j’aurais tendance à y ajouter quelque chose qui fasse rire.»

          Rendre le plus fidèlement possible la pensée de l’auteur, transcender l’expression littéraire en expression graphique est pour Robert Beltz un impératif catégorique…C’est après avoir sondé les concordances, les correspondances, qu’il délivre le message qui lui est révélé. Il prend le temps de l’analyse, de la réflexion, car il s’agit de chercher son inspiration en s’imprégnant de l’œuvre littéraire tout en donnant, ensuite, libre cours à son imagination. Celle-ci devient alors une « liberté d’ordre supérieur » par laquelle il exprime sa profonde sensibilité et son exceptionnel talent.

          Sa pittoresque ascendance : la fée Mélusine, qui symbolise les capacités prodigieuses de l’imagination ouvre son âme au merveilleux. Sans négliger la réalité. L’ami de la sagesse est également l’ami des mythes a dit Aristote. Et les grands mythes proposent, sur le plan proprement philosophique, des leçons de vie et de sagesse d’une profondeur abyssale…Or la mythologie rhénane lui est familière. Car « cet Alsacien, cet homme du Rhin est un humaniste de la plus solide et ancienne tradition, ce qu’on est convenu d’appeler un homme de la Renaissance » (4). L’homme des deux cultures, comme bien d’autres artistes de notre Alsace.

          Lorsque dans les années 1930 Rober Beltz ne dessinait plus, c’est sur les instances d’Yvonne qu’il a repris ses crayons, ses papiers, ses aquarelles. François de Biran écrira plus tard : « Grâce à Yvonne, Robert a libéré l’étincelle enfouie depuis des années et qui paraissait ne plus devoir briller. Alors s’est amorcée cette merveilleuse collaboration qui allait se sceller entre les deux époux ».

          Vigilante et fidèle compagne de toute une vie, Yvonne s’est employée après le décès de Robert, le 29 avril 1981, terrassé par la maladie, à perpétuer son œuvre, « à lui ériger un mausolée de lumière et de vie. » (12)

 

Robert Beltz 82.jpg


Robert Beltz 83.jpg
Crédit photographique : F. Walgenwitz, sauf mention spéciale

 

 

 

 

 


 

Bibliographie

 

 

-        Arts et métiers du livre. N° 237 – 2003 (1)

         

-        Bulletins des Amis de Robert Beltz. N° 10 à 17

         

-        Le « Courrier » Revue trimestrielle N° 107 – 1993

         

-        La gravure sur bois – Jean Saulnier-Brincourt (2)

         

-        Le regard de Jean-Louis Bory (3) - Saisons d’Alsace -  N°96

         

-        L’illustrateur du Diable boiteux – Henry Lefèbvre, éditeur de Henry de Montherlant (4) – Saisons d’Alsace - N°96

         

-        Le Monde fantastique de Robert Beltz – Yvonne Beltz (5) – Saisons d’Alsace -N°96

         

-        Robert Beltz, de la Vie parisienne à l’Esprit rhénan – Yvonne Beltz – Editions Jérome Do Bentzinger – 1991 (10)

         

-        Le monde fantastique de Robert Beltz – Gérard Gassiot-Talabot critique d’art – Saisons d’Alsace - N°96 (6)

         

-        Les Contes des Bords du Rhin – Erckmann-Chatrian – Editions Jérôme Do Bentzinger

         

-        Du symbolisme des poètes à la forme visible – Roland Hollinger – Saisons d’Alsace - N° 96 (7)

         

-        Cinq conteurs du fantastique – Yvonne Beltz – Saisons d’Alsace - N° 96 (8)

         

-        De la naissance du Diable à Méphistophélès – Philippe Brunner, Docteur en Droit – Saisons d’Alsace - N° 96 (9)

         

-        La Nef des Fous – Sébastien Brant – la Nuée Bleue, 2005 (11)

         

-        De la vie parisienne à l’esprit rhénan – Jean Christian – Saisons d’Alsace - N°96 (12)

 

 

 

 



 Mention Légale: Tous droits réservés. Aucune reproduction même partielle ne peut être faite de cette monographie sans l'autorisation de son auteur.