Culturel
" Une vie, une Oeuvre, pour le plaisir
des passionnés d'Art Alsacien "
francois.walgenwitz@sfr.fr
Paul Weiss
par le poète-écrivain Claude Vigée
Huile sur panneau - Collection particulière - Eglise Protestante, vieux quartier à Bischwiller Huile sur panneau - Collection particulière - «Je mourrais, si je devais être arraché quelques mois à ma campagne chérie des environs de Bischwiller» (Paul Weiss) Bischwiller vue du Ried Huile sur panneau - Collection particulière - «C’est devant les œuvres de Manet, Monet, Sisley et Renoir que nous avons compris que l’étude de la lumière et des effets atmosphériques devait être le principal souci de tout paysagiste digne de ce nom.» (Philippe Steinmetz)
Entre Paul Weiss,
né en 1896 et Claude Vigée, de 25 ans
son cadet, s’est construite une amitié du plus bel
aloi, une amitié solide que
les aléas de l’existence n’ont pas
entamée. Car, si Paul Weiss n’a pas
bougé de
Bischwiller, des pérégrinations
forcées ou voulues ont balloté Claude
Vigée à
travers le vaste monde. Une amitié rare puisqu’une
génération les sépare.
Aux yeux
de Claude Vigée, enfant, Paul Weiss, qui officiait
derrière le zinc de sa
brasserie, jouissait d’un prestige évident,
d’un charisme exceptionnel. De
plus, affable et généreux, il était
aimé de tous. Paul Weiss, de son côté,
appréciait, sans aucun doute la discrétion du
jeune Claude, son sens du
respect, sa précoce maturité d’esprit
et l’impression de gentillesse qui
émanait de son aspect fragile. Ne l’appelait-il
pas familièrement «Min liewer
Büe», quand plus tard, dans les années
50, il conversait avec lui? Claude sur le chemin de
l’école primaire, Rue
Neuve à Bischwiller, vers 1927
C’est à
cette époque, entre 1950 et 1961, qu’allait se
forger l’entente entre les deux
hommes, faite d’estime mutuelle et d’un amour
partagé, très fort, pour leur
berceau familial: Bischwiller…
L’empathie
pour l’homme, l’adhésion à
son humanisme, l’agrément de sa «magie
sympathique»,
la profonde compréhension de l’œuvre et
le «lien unique mais capital entre la
peinture et la poésie» ont inspiré
à Claude Vigée un vibrant hommage à
son ami
Paul Weiss, inséré dans deux ouvrages:
«Du Bec à l’Oreille», album de
textes,
illustré par Camille Claus, publié en 1977
à La Nuée Bleue et «Le Panier de
Houblon»,
publié en 1994, chez JC. Lattès.
Au
coin de la rue du Diaconat et de la rue du
général Rampont (actuelles) Leur nom populaire: Strausseberri (Diaconat), Lang Gàss (Rampont)
«Le Panier
de Houblon», paru en deux volumes («La verte
enfance du monde» et
«L’Arrachement») est l’ouvrage
clé pour qui veut approcher et comprendre Claude
Vigée (Strauss) en tant
qu’écrivain-poète, juif-alsacien. Une
sorte «d’autobiographie
impersonnelle, assez savoureuse» selon les mots de
l’auteur, «on y parle de ma
vie, de celle de mes parents qui ont vécu en Alsace, des
voisins que j’ai vu
s’agiter autour de moi dans mon enfance, de Bischwiller,
petite ville ouvrière,
On y parle aussi du monde judéo-chrétien dans la
symbiose que j’ai connue
parfois… Par exemple, j’ai raconté
l’histoire du mariage juif d’un petit cousin
à nous, en 1936, à Wolfishem. …Le
mariage a duré 48 heures. J’ai décrit
tout
cela, avec tous les détails et la procession aussi. Et tout
cela finit
naturellement à Auschwitz…»
Claude
Vigée appartient à cette
génération qui avait vingt ans en 1940, qui a
été
privée de sa jeunesse «arrachée
à soi avant d’être soi».
Evacué en 1939,
expulsé d’Alsace avec tous les siens, à
la suite de l’occupation nazie.
Etudiant en médecine, il participe à la
résistance juive à Toulouse.
Repéré par
la milice et la gestapo, menacé par Xavier Vallat
lui-même, commissaire aux
affaires juives du gouvernement de Pétain, il
s’enfuit aux Etats-Unis, en 1943. Portrait de Claude Vigée Huile
sur panneau
Petit
immigrant, réfugié dans le Widdle West
– l’Amérique du 19ème
siècle -
il vit dans des conditions misérables, multipliant les
petits boulots pour
subvenir à ses besoins et à ceux de sa maman
qu’il a à charge. Et ce,
jusqu’à
ce qu’il obtienne son doctorat en langues et
littérature romanes, en 1947.
Cette expérience qui l’a amené
à se mesurer à soi-même, lui a permis
d’apprécier
son extraordinaire capacité de
résilience…Il enseigne la littérature
française
à l’Université de Brandeis,
près de Boston; marié avec sa cousine Evelyne,
c’est là que grandissent ses enfants, Claudine et
Daniel. En 1960, s’offre à
lui l’opportunité d’une chaire de
littérature française moderne, à
l’Université
hébraïque de Jérusalem. Il
s’installe avec les siens dans la ville sainte et va
vivre l’évolution tragique
d’Israël. En 2001, la maladie d’Evy impose
l’installation à Paris. Evy meurt le 18 janvier
2007. Claude Vigée décède en
son domicile parisien le 2 octobre 2020. Il repose au
cimetière israélite de
Bischwiller. Noces d’or à
Jérusalem, novembre 1997
C’est lors
de ses retours réguliers au pays natal, poussé
par une profonde et
irrépressible nostalgie qu’il rencontre son ami
Paul Weiss. Il le regarde
travailler. Il l’écoute parler de son art
«avec quelle précision et quelle
lucidité, en son magnifique dialecte bas-rhinois, dans
lequel on peut exprimer
jusqu’aux pensées les plus subtiles et les plus
complexes, à condition de les
avoir tirées de sa vie toutes chaudes…»
Ce même
dialecte auquel Claude Vigée a toujours voué une
indéfectible déférence et qui
s’est révélé à
lui, à soixante et un ans, comme la langue
poétique primordiale
dont les mots sont à prendre dans le dictionnaire de la
sensibilité profonde,
celle qui vient des racines. Sa
«réalité première en face
des choses est restée
l’Alsace».
Le profond
enracinement de Claude Vigée dans son Alsace natale
s’explique certes par son
intime attachement au dialecte, mais également par
l’amitié sincère et durable
qui le liait à Camille Claus, Jean Christian, Antoine
Fischer, Louis Wagner et
tout particulièrement Camille Hirtz avec qui il entretenait
une correspondance
suivie, dont voici un court et émouvant extrait: Camille Claus A
présent, laissons la parole à Claude
Vigée Paul
Weiss à Bischwiller
Parfois entre midi et une heure, au
retour du collège, mon père (fin gourmet
s’il en fut) m’envoyait chercher un
petit verre de madère chez son ami Paul Weiss; celui-ci
tenait la brasserie de
la Couronne, qui sentait bon le houblon frais et le tabac. Le vin
capiteux des
îles servait à relever le goût du
bœuf à la mode qui mijotait dans la marmite
en fonte, sur le fourneau ancien au fond de la cuisine. Tenant le verre
de
cristal taillé bien rempli devant mes yeux, afin de ne rien
verser en chemin,
je m’arrangeais pour lécher quelques gouttes de la
précieuse liqueur douce et
ambrée, tout en évitant les pavés
inégaux de la rue des Pharmaciens –alias rue
des Cochons-, que j’empruntais pour rentrer au logis en
faisant un vaste
détour. On disait de Paul Weiss: «C’est
un original, il paraît qu’il peint à
ses moments perdus.» Les mauvaises langues
prétendaient même qu’il
n’avait que
cela en tête…
L’ouverture de cœur de cet homme était
proverbiale qui s’est tenu à longueur
d’années derrière le comptoir de cuivre
bien astiqué de son auberge, écumant gravement
avec une petite palette de bois
clair les chopes de bière qu’il servait aux
habitués de la Couronne, lavant et
remplissant les bocks, abreuvant de sa main ferme la soif inextinguible
des
ivrognes de Bischwiller, ne perdant jamais le nord dans
l’exercice de son
curieux sacerdoce. Paul Weiss, n’était-il pas un
véritable échanson des Muses?
C’est ainsi qu’il étanche encore
aujourd’hui les regards altérés de
l’amateur
de peinture – du quêteur de bonheur dans les formes
et les couleurs de l’art -
nos regards posés sur les paysages lumineux du Ried, que son
pinceau subtil épousa
jadis dans la trame vierge de ses toiles! Le Ried près de Hanhoffen Huile
sur panneau Paysage
lumineux, aux subtiles teintes printanières. Une
quête de bonheur.
Cet homme si doué, si
spontanément
productif, dont le talent précoce ne pouvait faire de doute
pour personne, a dû
vivre pourtant plus d’un demi-siècle dans sa
province natale en se cantonnant,
avec combien de dignité, dans des tâches
subalternes, en effectuant des
besognes monotones et humbles. Les circonstances de sa naissance
auraient voulu
le réduire à n’être
qu’un petit «peintre du dimanche».
C’était compter sans son
énergie, sa fécondité
innée, son obstination acharnée d’homme
créateur, rompu
au travail incessant, prêt à surmonter les
mesquineries ambiantes; il parvint à
vaincre non seulement les obstacles extérieurs, mais les
découragements répétés,
la tentation intérieure du désespoir. Renoncer
eût souvent été plus facile:
mais ce mot - là n’existait pas, semble-t-il, dans
son dictionnaire spirituel.
Paul Weiss m’a raconté
qu’à vingt-et-un
ans, juste après la Première Guerre mondiale, il
vint trouver le directeur de
l’usine de textile locale où il était
alors embauché comme ouvrier serrurier.
C’était afin de demander à son patron
une recommandation auprès des autorités
pour l’obtention d’une bourse
d’études à l’Ecole des
beaux-arts de Paris. Cette
bourse tant convoitée constituait aux yeux du jeune
campagnard, le Sésame
ouvre-toi qui lui livrerait les secrets de l’art moderne, et
l’arracherait
enfin à l’obscure solitude de sa province.
Surpris de cette requête, qui lui
parut tout à fait déplacée et
saugrenue, le patron lui lança en dialecte: «Et
ton père, que fait-il? – Il est ouvrier serrurier,
comme moi. – Eh bien, ce qui
est assez bon pour ton père suffit aussi pour toi. Ici, nous
n’avons que faire
d’un artiste-peintre, mais nous avons besoin
d’artisans sérieux et
travailleurs, qui sachent entretenir nos machines à vapeur
et réparer les
verrous de nos fabriques.» Ce fut la fin de cet entretien
mémorable. Son
souvenir resta vif comme au premier jour dans la conscience de Paul
Weiss, qui
me le rapporta tel quel dans les années cinquante. Notre
artiste en herbe
aurait été renvoyé in
aeternam dans
l’atelier de serrurerie paternel, si le
célèbre portraitiste et dramaturge
alsacien Gustave Stoskopf, président de la Commission
départementale des
bourses favorablement impressionné par les premiers essais
du jeune homme,
n’était intervenu auprès du
ministère à Paris, et ne lui avait
décroché en
personne la bourse rêvée.
L’expérience parisienne de Weiss fut ambivalente.
Comme il l’a dit lui-même,
l’éblouissement et la déception se
mêlèrent dans
l’âme du «petit paysan de Bischwiller mal
dégrossi par Strasbourg», qui parlait
à peine le français. Ces deux ans
d’études intensives à
l’académie Jullian, à
l’Ecole des Beaux-Arts, aux musées de la capitale,
jouèrent un rôle décisif
dans l’orientation postimpressionniste de l’artiste
en formation. Ancienne gravière en hiver Huile
sur papier «Il
faut attendre l’hiver pour que tel paysage ait tout son
mystère» (P. Weiss)
Puis il rentra définitivement en
Alsace, soumis désormais aux conditions
d’existence difficiles que j’ai
évoquées tantôt. Pourtant, de cette
longue contrainte est née, au fil des
décennies, une œuvre picturale hors du commun,
dont nous sommes les héritiers
admiratifs. Elle est le fruit d’une création
solitaire, d’un travail obscur,
sans compromis, poursuivi dans des conditions matérielles
peu exaltantes –
c’est le moins qu’on puisse dire! Au cours des
dernières années de sa vie,
seulement, vint avec lenteur à Paul Weiss,
d’au-delà des limites de Bischwiller
où il était depuis longtemps aimé et
respecté de tous, une reconnaissance
publique chichement mesurée. Rançon de
l’intégrité et de
l’humilité qui vont de
pair avec un talent authentique, moralement pur?...Loin du battage, de
la
publicité à la mode, il se taisait, laissait ses
paysages parler pour lui. Quel
silence, quelle surdité d’âme
à vaincre autour de soi, à force de courage et de
patience! L’Eglise de Hanhoffen Huile
sur panneau «Paul
Weiss est demeuré fidèle à
l’impressionnisme qu’il sert avec une passion
toujours rajeunie» (C. Odilé)
J’ai souvent revu Paul Weiss à
Bischwiller entre 1950 et 1961, lors de mes retours
d’Amérique. Tantôt
c’était
chez lui, tantôt dans la maison de mon père,
où il venait prendre le café avec
nous en compagnie de Philippe Steinmetz. Amis de toujours, et longtemps
inséparables, tous deux étaient des supporters
inconditionnels du football club
de Bischwiller (….)
Paul Weiss me recevait fréquemment
dans son atelier, situé à
côté d’un garage, dans la cour de la
vaste maison
qu’il occupait alors avec sa famille derrière le
Lüberg, dans la rue qui porte
aujourd’hui son nom… Rue des Prés, le Lüberg Huile
sur panneau Paul Weiss et son épouse en
août 1952 Hanhoffen, rue principale Huile
sur panneau Le
village dont Madame WEISS est originaire
En 1952, Paul Weiss, qui avait enfin
pris sa retraite de la brasserie, était encore un homme dans
la force de l’âge.
D’une taille imposante, taillé tout
d’une pièce, assez corpulent, il donnait
une impression de robustesse et de vivacité. Il
s’exprimait avec aisance et clarté,
presque toujours en dialecte alsacien, un sourire éclairait
souvent son visage
massif, fortement charpenté d’homme de la campagne
rhénane. Il se donnait tout
entier à son travail de peintre, à ses
interlocuteurs de l’instant, aux choses
et aux êtres qui l’environnaient.
Quand il oeuvrait, debout devant son
chevalet, ses larges et vieux pantalons de travail flottaient autour de
ses
jambes et glissaient légèrement sur son ventre
proéminent. Parfois je le
trouvais en bretelles et bras de chemise, les deux poings sur les
hanches,
concentré et distrait, méditant devant
l’ébauche du tableau qu’il venait de
tracer sur la grande feuille blanche. Paul Weiss en pleine activité
Souvent il m’accompagnait à
l’entrée
de son sanctuaire, affublé d’une longue blouse
blanche comme celle d’un peintre
en bâtiment, sa casquette à visière
plantée sur l’occiput presque chauve,
découvrant un front vaste, un peu fuyant. Il avait la
tête carrée, osseuse –
une vraie caboche d’Alsacien, obstiné, intraitable
-, le nez à peine busqué,
fort et charnu, aux narines bien dilatées, une grande bouche
d’artiste aux
lèvres allongées, finement dessinées,
aux commissures un peu tombantes, comme
pour réprimer, par un sursaut de pudeur,
l’amertume, la tristesse vite
surmontées devant les déceptions ou les
cruautés de l’existence humaine. Ses
poignets rudes, ses mains puissantes trahissaient son origine
terrienne. Une
mélancolie secrète couvait dans ce corps si
solide d’apparence, dans cette âme
éprise d’autrefois, demeurée gravement
enfantine, quoique très fortement
incarnée ici-bas. Est-ce un hasard si, dans ses nombreux
paysages du Ried en
automne, ces rêveries bucoliques de
l’arrière-saison, l’étang qui
sommeille est
traversé brusquement par la barque noire et
effilée, éternellement
dépeuplée,
de la mort? Bord de rivière en automne Huile
sur panneau «Le
Ried, la terre des bords du Rhin recouverte de verdure et de ciel
vaporeux, il
ne les a pas peints mais rêvés,
esquissés, animés en quelque sorte»
(Camille
Schneider) La barque noire dans le vieux Rhin,
près de Drusenheim Huile
sur panneau
Photo:
Musée de la Laub, Bischwiller Dans
ses compositions, Paul Weiss a le sens des valeurs, le sens de la
profondeur et
de l’air
Malgré tout, le fond de son
caractère
acquiesçait à l’existence terrestre.
Doué d’un tempérament
agréable, et gai,
qui vainquait toute nostalgie, il aimait cette vie bornée,
emprisonnée dans sa
finitude étouffante; il acceptait tel quel un monde
impitoyable, un destin
opaque et d’avance connu, sans leur poser de conditions.
Cette mesure, cette
discrétion clairvoyante à
l’égard du réel
révélait la profonde sagesse native
de cet homme si simple en apparence. Ses grandes oreilles aux lobes un
peu
décollés savaient écouter les voix
énigmatiques et contradictoires du monde,
comme elles discernaient, tout près de lui, celles de ses
voisins villageois.
Surtout, elles accueillaient avidement
les bruits familiers de la forêt de Gries, les murmures des
rivières, des
rangées de peuplier et de trembles toutes proches. Vers Hanhoffen Huile
sur panneau Gamme
subtile aux multiples dégradés, perspective
savamment rendue
Vers soixante ans, l’éclat de
ses yeux
rieurs et clairs demeurait étonnant de jeunesse
intérieure, car ils
s’emplissaient avec allégresse de la
lumière et des couleurs de l’espace natal.
Après sa chère bicyclette, dont
l’emploi prolongé lui était devenu trop
pénible
au cours de ses dernières années, sa grande
passion en ce bas monde fut son
vélomoteur –s’Mobylettel-,
comme il
disait. Cet engin lui permettait les longues randonnées
solitaires dans la
campagne du Ried, dont il était coutumier depuis
l’enfance, et lors desquelles
il a peint la plupart de ses toiles faites extra-muros.
Né avec une modestie et une
fierté
d’âme naturelles, qui n’eurent
d’égale que sa grande bonté, il avait
toujours
su modérer sa sensibilité première,
tempérer sa joie de vivre instinctive par
l’exercice d’une réserve et
d’une frugalité également
innées. Il savait se
contenter de peu, car la vie elle-même était
l’objet de sa jouissance, de sa
véritable passion. Dans certains traits presque puritains de
son existence se
réfléchissaient ses racines protestantes
auxquelles il sut rester fidèle sans
raideur ni ostentation. Ignorant volontairement la malice ou la
médisance, il
ne s’aveuglait pourtant guère sur les travers, les
manques, les tares d’autrui:
tout cela, pour lui, faisait partie de la réalité
foisonnante de ce monde.
Passant de la politesse à la familiarité avec une
facilité merveilleuse, parce
qu’il se retrouvait tout entier dans chacune de ses actions
ou de ses paroles,
il m’appelait tantôt «Monsieur
Claude», ou, avec moins de cérémonie, «Min liewer Büe».
Vivant dans la spontanéité
totale,
mais comme naturellement réfléchie, il
travaillait à ses tableaux avec une
étonnante rapidité, ébauchant,
dessinant et peignant presque sans retouches.
D’ailleurs, sa technique habituelle de la peinture
à l’huile sur papier le lui
aurait interdit. Il a esquissé et achevé mon
portrait en été 1952 (j’avais
trente et un ans), en deux séances à peine, et
brossé le magnifique paysage
estival du Saule dans le vieux Rhin en un seul après-midi de
juillet, sur le
chemin de digue près de Dalhunden, campé devant
le chevalet portatif au milieu
d’un nuage de moustiques voraces, la fidèle
Mobylette couchée à ses
côtés dans
les hautes herbes jaunes du talus. Paysage estival aux
abords de Bischwiller Huile
sur panneau Vieux saule dans le Ried Huile
sur panneau Contrée
mi sauvage, mi intime, où ciel et horizon se confondent,
où des troncs tordus
se mirent dans des eaux dormantes, où tout n’est
que mélancolie et renoncement.
Sa femme lui a toujours
témoigné un
dévouement absolu, aussi bien qu’une
compréhension profonde de son travail
créateur, de ses besoins affectifs et de son
tempérament d’artiste. Je me
souviens que parfois elle lui apportait à
l’atelier, après un long après-midi
consacré à sa besogne picturale, quelque
pâtisserie exquise dont Paul Weiss
raffolait: éclair au café ou au chocolat, ce Schtickel venait en
général de chez Zimmermann, dont la
réputation
n’était plus à faire. Ce
pâtissier illustre dans tout le canton n’avait-il
pas,
en ses jeunes années, exercé son art à
la cour impériale de Berlin, et flatté
les papilles gustatives de l’empereur Guillaume II en
personne? A l’exemple du
défunt Kaiser, Paul Weiss confessait volontiers
«une dent pour les douceurs»-
comme on dit en dialecte alsacien.
Son ouvrage de peinture accompli pour
la journée, il savourait alors un gâteau
fourré à la crème avec un petit verre
de quetsche ou de framboise, ses yeux malins tout pétillants
de gourmandise
satisfaite, en dépit du régime strict
qu’il enfreignait ainsi.
Parmi mes compositeurs favoris, s’il
en est un auquel l’atmosphère lumineuse et
aérienne des meilleures toiles de
Paul Weiss me fait penser, ce ne peut être que Mozart: le
plus humain, le plus
transparent, mais aussi le plus mystérieux de tous les
musiciens; celui qui rit
en pleurs. Comme la conscience sensible de Mozart palpitait dans le temps sonore de l’univers, la
peinture
de Paul Weiss s’est située
d’emblée au centre vivant de l’espace du monde. Il modelait
l’espace alsacien en y respirant la
merveilleuse lumière colorée qui exalte les
choses entre le ciel et la terre.
Il l’admirait, rien qu’en y mêlant son
souffle et son regard d’homme humble et
aimant. Un regard d’enfant éternel,
transfiguré par une grâce et une perfection
qui lui étaient venues d’ailleurs, et que son
souffle mortel rejoignit
brusquement au dernier jour, il y a trente ans
déjà…
Entrée d’un village alsacien Huile
sur panneau Nature morte aux pommes Huile
sur panneau «Paul
Weiss, un coloriste amoureux…» (Camille Schneider) L’Art
et l’univers de Paul Weiss Par Claude Vigée («Du
Bec à l’Oreille», 1977 – Ed.
La Nuée Bleue)
L’art de Paul Weiss se place sous le
signe d’un humanisme concret, non divorcé de la
réalité. Cependant, le primat y
est donné à la vie intérieure, au don
de vision et de métamorphose, aux dépends
de la représentation purement plastique ou
colorée des éléments du monde
sensible. Ici, l’univers objectif, le lieu natal par
excellence s’ouvrent
entièrement - comme sous l’effet d’une
caresse à la fois brusque et fascinante
– au regard du peintre doué de magique sympathie.
L’objet est absorbé,
transformé par l’esprit en une substance plus
proche de lui-même. Son
coefficient de réalité
s’accroît par conséquent aux yeux de
notre conscience, à
laquelle, tel un vivant miroir, s’offre
l’œuvre peinte. En même temps
qu’ils
apaisent notre faim de joie visuelle, de perfection significative et
authentique, chez Paul Weiss, les objets concrets
s’intériorisent. Ils
s’intègrent à un univers plus purement
humain, ordonné selon des exigences
particulières à la seule fonction mentale. Le
fait sourd-muet se transforme en
image.
C’est ici que l’on saisit le
lien,
unique mais capital, entre la peinture et la poésie: ces
deux arts refondent
les données brutes de l’expérience, par
elles-mêmes absurdes, et les recréent
en fonction des normes propres à la nature de
l’esprit, sur lesquelles reposent
en dernier lieu l’exercice de la perception
extérieure des choses et tout
l’immense édifice de la sensibilité
investie dans notre expérience du monde. Le
peintre et le poète remettent en cause
l’adéquation des données
routinières,
imposées par l’existence pratique, à la
structure fondamentale, à la vérité et
aux
besoins essentiels de la pensée. Au lieu de poursuivre
clopin-clopant une route
où seuls l’habitude, la mauvaise foi ou
l’aveuglement intellectuel peuvent
maintenir ceux qui se sentent satisfaits de leurs rapports avec leur
être
profond et leur entourage manifeste, l’artiste rebrousse
chemin. Il revient sur
ses traces jusqu’à l’origine de sa
connaissance du monde, afin de s’assurer de
sa validité, c’est à dire de son accord
avec les lois qui régissent son esprit, de
la coïncidence de ce
qu’il sait avec ce
qu’il est….
J’ai vu travailler Paul Weiss...
J’ai
noté avec quelle intensité son regard clair,
comme dilaté par l’effort de la
capture dans laquelle il s’échange avec ce
qu’il fait sien, s’attache à la
proie visuelle qu’il enserre et taraude à la
fois… Nous avons arpenté, un
dimanche de l’été 1952, ce chemin de
Lüberg qui surplombe le village de Hanhoffen,
dominant la plaine du Ried semé de bouquets de trembles et
de peupliers
jusqu’aux marécages du Rhin, partout
présent ici sous la terre humide et sableuse,
fermée à l’est comme à
l’ouest par la crête bleue des
montagnes…. Promenade d’été le
long de la gravière Huile
sur papier? «Gardien
du Ried, si je lui appartiens, le
Ried lui-même m’appartient» (Paul Weiss)
…Le peintre, donnant libre cours
à
l’impulsion des profondeurs, veillera à ce que
cette énergie soit dirigée dans
le sens d’une expérience véritable de
la vie terrestre. Elle ne devra point
s’égarer au-delà du monde humain, en le
prenant par la bande, ni passer, à travers
lui, dans un univers ultra-sensuel ou incommunicable. Elle ne se
réfugiera pas
dans un Eden abstrait, dans un jardin suspendu – loin des
vergers et des murs
où se situe l’activité temporelle
– à l’extrême pointe du
percevable. Ce ne
sont là souvent que pays de cocagne,
villégiatures à la petite semaine où
l’on
accède à peu de frais, comme à ces
paradis artificiels que procure une louche
pharmacopée…Pour Weiss, l’enracinement
dans le monde sensible ne constitue donc
guère une trahison de la spiritualité, mais le
chemin d’amour qui mène le plus
sûrement vers elle. Le Rotbachel à Bischwiller Huile
sur panneau «L’enracinement
dans le monde sensible, l’attachement pour le pays
réel, celui de son enfance» L’Abreuvoir Gravure
sur bois In
«Alsace! Mon beau pays» – René
d’Alsace – Ed: Bahy
Sa passion pour le jeu intérieur de la
lumière, qui l’a fait passer par une longue
période impressionniste dont il se
dégage désormais, après en avoir
tiré une science aiguë de la couleur, son
intérêt psychologique qui lui fait peindre
quelques portraits d’une présence
si rare à notre époque sa
curiosité technique qui est à l’origine
de son œuvre de graveur, son
attachement pour le pays réel enfin, celui de son enfance et
de toute sa vie
d’homme, avec lequel une véritable identification
s’opère en lui à l’exclusion
de tout autre «monde» - («Je
mourrais»,
m’a-t-il dit, «si je
devais être arraché
pour plus de quelques mois à ma
campagne chérie des environs de Bischwiller»)
– tout ceci exprime sa foi en la nature immanente de la
création artistique et
répercute dans tous les domaines son crédo
de peintre: la notion d’incarnation inspire chacune de ses
attitudes, domine
son activité dans les régions les plus
variées de son expérience. Pour lui le
réel intérieur se révèle
à travers la
nature apprise par cœur
(Goethe)
Ceci explique l’importance de
l’élément local dans sa peinture, cette
fidélité
vibrante au lieu qui le fait ressembler à un tardif disciple
d’Apollonius de
Thyane. Chez ce peintre, le cordon ombilical n’a jamais
été tranché: il est
resté en contact, comme fils d’ouvrier, avec la
classe dont il est issu, comme
terrien avec le paysan qui l’a nourri et
porté….. André Maurois Tableau
exécuté en 35 mn de pose «Des
portraits de visages qui reflètent
l’âme. Des attitudes qui trahissent le
caractère» Une
écriture nerveuse, spontanée, prodigieusement
efficace Portrait de Mme Kahn Huile
sur panneau Autant de toiles qui franchissent leur cadre, nous parlent et nous sourient Portrait de Mr Kahn Huile
sur panneau Conjonction
entre réalisme et impressionnisme. Les portraits de Paul
Weiss «suggèrent avec
force la présence des modèles.»
(Camille Hirtz) Portrait du Juge Doll Huile
sur panneau «Il
ne suffit pas de reproduire les traits physiques d’un visage,
encore faut-il
introduire l’âme de la personne
reproduite» (Paul Weiss) Paysage du Ried Huile
sur panneau «Il
accentue certaines couleurs, les verts et les bleus et, tout en restant
impressionniste,
il a réalisé une peinture plus substantielle,
voire plus puissante.» (Camille
Schneider) Kaysersberg Huile
sur panneau
Les paysages des années 1930 à
1940,
aériens et brumeux révélaient une
influence trop purement impressionniste. Cet
art parvient à sa libre maturité dans certaines
peintures vigoureuses des deux
décennies suivantes: «Le
saule du
Vieux-Rhin» (1951), «La
Rivière sous
les Arbres», «La
Barque amarrée dans
le Vieux Rhin» (1952) témoignent
d’une manière où la
délicatesse des
nuances, la suggestion vibrante de l’atmosphère
estivale s’allient à la forte
vision concrète, une mainmise formelle et substantielle sur
les réalités
perçues. Plutôt que l’emprise de Monet
ou de Signac, on y décèlerait – si
quelque
ancêtre pouvait éclairer une évolution
tout à fait spontanée – la
leçon
salutaire de Corot et de Courbet. Ainsi se manifeste chez Paul Weiss
l’expérience d’une unité
poétique avec les objets du monde, saisis à
travers la
clarté solaire, éprouvés
profondément par-delà les surfaces lumineuses. Le
tableau désormais ne sert plus de prétexte
à des sensations visuelles subtiles,
ou à des variations d’ordre sentimental sur le
thème cyclique des saisons. Il
tend à nous offrir un univers habitable, un lieu
créé pour la résidence
heureuse de l’homme. Par l’intermédiaire
de ces puissantes architectures
colorées faites d’ombres et de feuillages
engagés dans un multiple
corps-à-corps, de ces maîtresses branches qui
s’arc-boutent à des nuages
écumant très haut en plein ciel,
s’accomplit soudain le mariage des présences
naturelles
et humaines. «Le saule du Vieux
Rhin»
dispense une vérité intérieure qui
demeure irréductible, à la seule
habileté
technique du peintre. De telles œuvres nous aident
à exister ici-bas. En face
d’elles s’accroît quelquefois notre
désir de vivre et de respirer l’air de ce
monde….. Le saule du vieux Rhin Huile
sur panneau «Partout
où les roseaux jaillissent des marais humides, où
dorment les barques, où les
saules content des histoires au vent, nous rencontrons Paul
Weiss.» (Camille
Schneider) Vieux saule dans la forêt
rhénane Huile
sur carton «Dort
unde Bi
Dahlhunde Do
steht a Widebaam Do
het min Hertz sich
gfunde Wie üss’eme düschdre
Draam» Poème
de Claude Vigée
Collection particulière La barque abandonnée Huile
sur panneau «Weiss
cherchait avant tout, derrière les apparences, le
côté poétique de son sujet et
non la représentation objective du motif.»
(Philippe Steinmetz) La Forêt Huile
sur panneau «Par
l’intermédiaire de ces puissantes
architectures colorées, faites d’ombres et de
feuillages engagés dans un
multiple corps à corps, de ces maîtresses branches
qui s’arc-boutent à des
nuages écumant très haut dans le ciel,
s’accomplit soudain le mariage des
présences naturelles et humaines.» Givre sur le Ried Huile
sur papier? « De
plus en plus souple et délicat dans sa manière de
capter les aspects les plus
fugitifs de la nature, il obtenait des effets atmosphériques
d’une extrême
finesse» (Philippe Steinmetz) Pochade du Ried «Dans
certaines recherches toutes récentes, Paul Weiss essaie de
s’approcher de
l’abstraction en partant de compositions
antérieures dont il ne garde que les
rythmes, l’architecture et les masses.» (Camille
Hirtz, 1953) Etude Huile
sur papier La
spontanéité du peintre est à son
comble. Une écriture nerveuse, des coloris
fluides. Une ambiance expressive, très moderne.
La peinture de Paul Weiss nous
enseigne que c’est à travers l’homme,
par le truchement du monde de l’homme que
l’artiste doit s’accomplir, afin que, par un juste
retour, l’homme se découvre
ou se retrouve entier dans l’image que l’art lui
présente de son univers. C’est
dans cette mise en équation de l’homme et du monde
que la vie créatrice de Paul
Weiss trouve en même temps ses limites et son
impératif. Cet effort
d’investissement réciproque met sur son
œuvre récente sa marque caractéristique
et comme l’empreinte de son destin. Les grands glaïeuls Huile
sur panneau Les
couleurs éclatantes, qu’il prodigue aux
glaïeuls «confirment les riches
possibilités picturales de maître Paul
Weiss» (Camille Schneider) Biographie Œuvre de jeunesse Maison,
rue de la Pomme d’Or, dessinée
en 1909
Paul Weiss
est né le 11 mars 1896 à Strasbourg. En 1902 ses
parents s’établissent à
Bischwiller. Son père était serrurier
à la «JUTE»
A 14 ans,
sorti de l’école primaire, il devient apprenti
dessinateur et retoucheur de
photos à l’imprimerie Manias de Strasbourg. Il
s’occupe des reproductions
photographiques des tableaux des musées de Strasbourg
Au
lendemain de la guerre,
alors qu’il est
ouvrier serrurier dans l’entreprise où travaille
son père, il bénéficie d’une
bourse d’étude grâce à
l’intervention de Gustave Stoskopf, président de
la
commission nationale des bourses.
Pendant
deux ans, il est inscrit à l’Académie
Julian où il est l’élève des
professeurs
Henri Royer et P. Vechenand. Parallèlement, il suit des
cours de dessin à
l’Ecole des Beaux-Arts.
En 1921,
le 29 septembre, à Bischwiller où ses parents
tiennent la brasserie «A la
Couronne», il épouse Marguerite Fischer
née à Hanhoffen, dont il eut deux fils,
Paul en 1922 et Robert en 1925.
ll est
alors surtout connu comme illustrateur et graveur de
«L’Alsace, mon beau pays»
de René d'Alsace et de «En passant par
l’Alsace» de Claude Odilé.
Paul
Weiss a également édité des cartes
postales. Laveuses à Obernai Dessin
à l’encre de Chine «En
passant par l’Alsace»
C. Odilé Carte postale
Ses
premiers essais de gravure datent de 1930. Ses recherches dans ce
domaine
aboutissent, en 1935, à
trois procédés
connus sous le nom de «Weissographie» (*)
En 1940 et
1941, il est professeur d’art et directeur de la
«Zeichnen und Mal Kunstschule»
de Mulhouse, sous la direction de Lutz Binaepfel. (Une
expérience qui tournera
court…)
En 1957,
la Société «Arts – Sciences
– Lettres» de Paris, lui décerne la
médaille d’or.
Sa
renommée lui vaut de devenir membre de l’A.I.D.A.
et de l’Académie d’Alsace qui
organise, à Bischwiller,
le 16 décembre
1962, une «journée Paul Weiss».
Terrassé
par une crise cardiaque, Paul Weiss décède
à Bischwiller, le 5 décembre 1961.
En mai
1981, l’Association des Amis du Musée de la Laub
de Bischwiller, consacre à
Paul Weiss une exposition rétrospective et édite
une brochure intitulée:
«Hommage à Paul Weiss – Peintre du Ried
(1896-1961). (*)
La «Weissographie» consistait à
mélanger la litho-zincographie et la gravure,
ce qui permettait d’imprimer des peintures aussi bien en noir
et blanc qu’en
couleur Avec une
matière grasse à
laquelle on peut donner la consistance de la peinture à
l’huile et de
l’aquarelle selon le degré de dilution, on
exécute une peinture sur une plaque
de gélatine. De cette plaque on peut soit tirer une
épreuve unique (monotype),
soit reporter la peinture sur une plaque de zinc ou sur pierre
où elle sera
mordue par l’acide. Le cliché ainsi obtenu,
donnera fidèlement un nombre
indéfini d’épreuves. Matière
grasse, diluant, plaque de gélatine ont fait
l’objet de brevets pris par l’inventeur. La presse utilisée par Paul Weiss Visible
au Musée de la Laub à Bischwiller Hanhoffen Remerciements Un Grand MERCI à
Madame Sylvie KUHM, secrétaire
du Service Culturel de la ville de Bischwiller,
Bibliographie -
Claude Vigée – Le
panier de houblon – Ed. JC Lattès,
1994
Tome
1 – La verte enfance du monde -
Claude
Vigée – Du bec
à l’oreille – Editions
de La Nuée Bleue, 1977 - Claude Vigée – Alfred Dott – Le grenier magique - © Propriété des auteurs 1998 -
Association
des Amis du Musée de la Laub – Bischwiller
– Hommage à Paul
Weiss.-
Peintre du Ried (1896-1961) – 1981 -
Roland
Jacob – Paul Weiss (1896-1961), le
Corot
du Ried – Annuaire «Est agricole et
viticole, 1996» -
Camille
Hirtz – Paul Weiss: troubadour
pictural
du Ried – DNA – 12.10.1953 -
Claude
Odilé – Paul Weiss, un
poète du Ried –
Ed. Sutter, 1955 -
Claude
Odilé – En passant par
l’Alsace -
composé de 26 dessins de Paul -
Weiss
– 1949 - Me F. Lotz – Artistes peintres alsaciens de jadis et naguère (1880-1882) – Ed. Printek, Kaysersberg -
Robert
Heitz – Etapes de l’Art
alsacien XIXème
et XXème siècles – Saisons
d’Alsace, 1973 -
René Wetzig – Dictionnaire
des signatures des peintres,
dessinateurs, lithographes et
graveurs alsaciens – Ed. Do Bentzinger
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