Culturel
" Une vie, une Oeuvre, pour le plaisir
des passionnés d'Art Alsacien "
Monographies de Peintres Alsaciens par François Walgenwitz (francois.walgenwitz@sfr.fr)
Marie-Augustin Zwiller
(1850-1939)
Une oeuvre de qualité...
Augustin Zwiller est né à Didenheim en 1850. Il est le dernier d’une famille nombreuse, orphelin de père à l’âge de cinq ans. Malgré d’excellentes dispositions, il doit abandonner l’école à treize ans et prendre le chemin de l’usine. Là, il est confronté à la dure condition ouvrière de l’époque. Heureusement la «fabrique» qui l’emploie est une manufacture d’impression sur étoffe. Elle va lui permettre d’exprimer son don de dessinateur. Vite réputé pour son talent, il est admis à l’école de dessin de Mulhouse où il remporte plusieurs prix entre 1867 et 1869 Après la guerre de 70, à laquelle il participe, il obtient le certificat d’aptitude à l’enseignement du dessin et prend la succession de son professeur, M. Eck. Il peut dès lors vivre de son art. Il se met à peindre «avec rage» et étend sa virtuosité à toutes les techniques de l’art pictural.
En 1882, c’est la révélation:
l’œuvre qu’il présente au
Salon de Paris est acceptée. Du coup, il quitte les
bords de l’Ill pour les quais de la Seine. En 1883, il entre
à l’académie Julian dont les
élèves auront
la faveur du public. Il devient un portraitiste renommé.
Notons que, dans ce
domaine, son style rappelle celui de son compatriote de Bernwiller,
J.-J.
Henner Son succès se confirme, les
commandes affluent. Dans sa ville de Neuilly, le ménage
Zwiller est très à
l’aise. Il vient
régulièrement en
vacances à Mulhouse où, près du
St-Damien, il possède une belle
propriété. A
quatre-vingt-sept ans, il reçoit le prix Bonnat pour la
qualité de l’ensemble
de ses portraits.
...dans la lignée des maîtres du 18ème siècle
Sa vie durant, il reste fidèle à la peinture académique, conforté dans cette constance par les jurys successifs qui, imperturbablement, couronnent des œuvres classiques pendant que Matisse, Cézanne et Picasso font tout voler en éclats…Le grand public lui-même, rejette ces novateurs dont il ne comprend pas la peinture. Zwiller en est conscient qui persiste et signe des tableaux propres à assurer la pérennité d’un art lisible par tous, servi par une maîtrise parfaite du dessin et de la couleur.
Portraitiste infaillible il allie la parfaite ressemblance du sujet au sentiment d’instantanéité. Peintre de la nature, ses paysages des bords de l’Ill aux touches délicates le rapprochent de l’impressionnisme. Maître incontesté du nu, il affirme son amour de l’œuvre d’art: le corps de la femme. Témoin de son temps, il représente le monde du travail dans ses «tableaux industriels» et surtout les Alsaciennes qui, dans le contexte douloureux de l’après guerre 14/18, témoignent le l’infinie tristesse de l’Alsace face à la perte de tant de ses fils.
Zwiller a choisi d’être un peintre dans la lignée des maîtres du 18ème siècle parce que cette peinture exige une technique sans faille qui lui est venue naturellement.
C’est là, le secret de sa
personnalité!
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Bibliographie :
Crédit
photographique :
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J. – P. Girard, photographe professionnel
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F.Walgenwitz
Portrait du peintre – 1912 –
Collection, musée des Beaux Arts de
Mulhouse
Dépôt :
S.I.M.
Photo: J.-P. Girard
Dame
au chapeau
– Musée sundgauvien d’Altkirch
Nymphe à la fontaine –
Collection particulière
Paysage – Collection particulière
faite de cette monographie sans l'autorisation de son auteur.