Culturel




" Une vie, une Oeuvre, pour le plaisir

   des passionnés d'Art Alsacien "                      

                               

  Monographies de Peintres Alsaciens par François Walgenwitz
francois.walgenwitz@sfr.fr


                          

Joseph-A. Muslin 

(1911-2003)



Le sortilège de la lumière

       
Joseph-A. Muslin

    

    

    Joseph - A. Muslin aurait pu dire: «Je suis ce que je fais; ce que je fais est à mon image.» En effet, la grandeur d’âme et l’intégrité qui le caractérisent, la bonté et la sérénité qui se lisent sur son visage, se retrouvent dans son œuvre d’une esthétique tranquille, dont les éléments majeurs sont l’harmonie des couleurs tendres, une lumière généreuse presque immatérielle, un équilibre humain, élégant.

            Voici la sagesse alliée à la beauté…

 
    Joseph–A. Muslin est né à Mulhouse en 1911. Son don pour le dessin et l’aquarelle se révèle à lui très tôt. Adolescent, il exécute des portraits sans défauts. A  quatorze ans, il est remarqué par Robert-Gilles Plantey, conservateur du musée des Beaux Arts de Mulhouse dont il suit les cours. Il le marque de son empreinte et l’incite à «monter» à Paris où il fréquente l’académie Julian. Muslin a alors dix-huit ans. Il travaille pour les agences de presse friandes de dessins de mode, en brossant le portrait des élégantes aux toilettes sophistiquées, présentes dans les tribunes des champs de course d’Auteuil et de Longchamp. Le domaine de la haute couture où l’esthétique est faite d’élégance et de charme aura sur lui une influence qui ne se démentira pas.

 

Coloriste dans l’âme, il est forcément séduit par l’impressionnisme

 

    Après les tourments de la guerre et son retour de Crimée en 1946, il reprend une activité professionnelle et obtient le Brevet de Maître Dessinateur en 1947 Il s’installe à Mulhouse dans l’atelier de J.- J. Henner tout en travaillant chez Wallach puis chez Texunion comme chef de l’atelier de dessin. En 1949, il est promu Meilleur Ouvrier de France comme dessinateur sur soierie et tapisserie, titre qui fera sa fierté.

    « Ce n’est qu’en 1950, que je me suis orienté vers la peinture de chevalet. En 1952, nous avons crée le «Salon d’Art Contemporain», à Mulhouse, tout un programme, avec Arthur Schachenmann, Robert Breitwieser, Daniel Schoen, Léon Lehmann, Charles Folk. C’est dans ces années-là que j’ai beaucoup évolué, de plus en plus fasciné par la recherche de la lumière. C’est là encore que Léon Lang m’a initié à la lithographie en couleurs et que j’ai acquis ma presse transmise aujourd’hui au fils de Bernard Gantner. »

    Dès lors, son succès est assuré. Graphiste au service d’ateliers d’impression, sa méticulosité et son respect scrupuleux du motif le caractérisent. Mais, coloriste dans l’âme, il est forcément séduit par l’impressionnisme. Plus déterminante encore fut la découverte de l’œuvre de Nicolas de Staël. Bien des paysages de Muslin témoignent de la fascination qu’il éprouva pour le style du  «prince foudroyé»! Très lié à la vie artistique régionale, il rejoint plusieurs associations  telle l’Association des Artistes Indépendants d’Alsace (AIDA), ou encore la Société des Peintres Graveurs «Le Trait»

    Ses voyages en Provence, en Grèce, ses nombreux séjours à Venise, lui révèlent la lumière méditerranéenne. Il l’apprivoise si bien, l’intègre si habilement, si amoureusement qu’elle devient, en transcendant le sujet de ses tableaux, la marque de son originalité triomphante.

 Joseph-A. Muslin
Automne en Provence - 1987

   

Il se partage désormais entre le Midi et l’Alsace où ses amitiés  indéfectibles de peintres (Yves Brayer) de musiciens (Henri-Alexandre Meyer), de poètes lui sont un précieux viatique. Notamment celle de Nathan Katz, son alter ego en poésie. Lisez un poème de Nathan Katz et c’est un paysage de Muslin qui se déploie devant vous. Ils sont, dans le jeu subtil des «correspondances», eux aussi, l’âme du Sundgau!

 
La richesse du rayonnement

 
    Ses marines, ses paysages enneigés, ses natures mortes, ses fleurs en bouquets, lui valent une renommée internationale. En 1963, il obtient le prix Marianne Gilbert de la signature cachée. Son admission à la galerie André Weil, lui ouvre celles de Cannes, Paris, Genève, de New-York…où il expose en permanence. II participe aux Salons des Sociétaires de la «Palette» de Mulhouse et à ceux d’ «Art Contemporain» dont il fut le vice-président. Ses œuvres sont présentes avant tout dans les musées d’Alsace mais aussi dans des collections particulières dispersées dans le monde entier. Dans le domaine de la lithographie, il a illustré un ouvrage de luxe «Amour de l’Alsace» édité par Plaisir du Livre à Paris.

    Esprit curieux, ouvert aux expériences, J.-A. Muslin s’est adonné, dans, les années soixante, à la technique du collage, nouvelle passion qui lui permet de conjuguer son penchant pour l’abstrait et ses réminiscences de créateur de tissus

    J.-A. Muslin ne se réclamait d’aucune école. Libre, par ailleurs, de toute spéculation métaphysique, il a pour seul guide sa spontanéité. Dans ses hivers sundgauviens comme dans ses étés méditerranéens, il va à l’essentiel. Le thème importe moins que la recherche de l’harmonie des formes et des valeurs. Il en résulte, notamment dans ses paysages de Provence et ses marines, une luminosité et une richesse de rayonnement qui a fait l’admiration de tous les critiques d’art.

    Il convient, de mettre en lumière ce grand artiste qui, en posant son regard candide sur la beauté des choses, sait si bien nous faire rêver.


Joseph-A. MuslinLes Chardons, 1958





Portfolio


Joseph-A. Muslin
Nature morte - 1962


Joseph-A. Muslin
Lac de Zurich - 1964


Joseph-A. Muslin
Le Violon Bleu - 1968


Joseph-A. Muslin
Voiliers - 1972


Joseph-A. Muslin
Les Zinnias - 1980


Joseph-A. Muslin
Pont du Rialto - 1984


Joseph-A. Muslin
Bouquet sur fon rouge - 1984


Joseph-A. Muslin
Hiver - 1984


Joseph-A. Muslin
Matin de Printemps - 1986


Joseph-A. Muslin
Blanc et Gris - 1962 (Collage)


Joseph-A. Muslin
Joseph-A. Muslin
Nature morte - 1967 (Collage)


Bibliographie:

 
- J.-A. Muslin – 1993 – Textes de Bernard. Grether, Jean.-Georges. Samacoïtz, Jean. Christian

- Muslin – 1981 – Textes de J.-G Samacoïtz, Francis. Schieb, Paul Danan, B. Grether

- J.-A. Muslin – Galerie Weil; Paris 8ème – Plaquette de l’expo. 1969

- J.-A. Muslin – 40 ans de peinture – Roland Fischer – L’Alsace 1971

 

Crédit photographique:

 
- Tim Vallotton – ATTOL PHOTOGRAPHIE - ARTA




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