Culturel
" Une vie, une Oeuvre, pour le plaisir
des passionnés d'Art Alsacien "
francois.walgenwitz@sfr.fr
Bernard Gassmann
Bernard Gassmann est né à
Strasbourg, le
6 juin 1942. C’est donc depuis la constellation des
Gémeaux qu’il est descendu
parmi nous!...
Quelque chose me dit qu’il serait
intéressant de savoir qui sont les Gémeaux et, dans quelle mesure
Bernard en est un…Entrons dans les arcanes du
Zodiaque. Nous y apprenons que le Gémeau est
animé d’une intense curiosité,
source d’enrichissement permanent, qui l’ouvre sur
le monde extérieur.
Sympathique, sociable, communicatif et intelligent, il
s’adapte à toutes les
situations. Sensible à tous les courants de
pensée, il reste, cependant,
subjectif, narcissique…Il est relié à
tout ce qui concerne l’esprit, comme le
Verseau d’ailleurs…Presque tout, dans le monde
émerveille le Gémeau et il a
quelquefois le sentiment de manquer de temps pour découvrir
tout ce qu’il
souhaite.
Les natifs de ce signe peuvent devenir
de grands artistes!...Si la pierre qui les symbolise est le jade et la
turquoise, leur couleur, et en particulier, celle de Bernard Gassmann
est…multicolore. Une
passion pour l’art
En
tout cas, sa maman est originaire
de Holtzheim, son papa, de Kienheim. Il fut directeur
d’école, d’abord à
Gundershoffen puis, plus longtemps à Marlenheim; ce qui fait
que
Marie-Anne
Rohmer, dans «Marlenheim Découverte»
d’Âoût 2004, considère Bernard
comme «un
enfant
de Marlenheim».
Dès son enfance, il se passionne pour
le dessin et la peinture. Cette passion, il ne cessera de la
développer et de
la cultiver, même et peut-être surtout parce
qu’au début, il ne peut en vivre.
En effet, après s’être engagé
dans la marine et fait trois ans de guerre
d’Algérie, il gère une
auto-école à Sarre-Union où il
rencontre son épouse,
Paulette. Ensemble, ils créeront une auto-école
à Lingolsheim. «Quelque
12 000 permis ont
été passés chez nous»
se souvient Bernard Gassmann avec
le sentiment du devoir accompli.
Tout en s’appliquant à affiner
sa
technique picturale auprès de professeurs des Beaux-Arts tel
Mr. Jamard, prix
de Rome, «Attentif à ses
conseils, je lui
suis resté fidèle
tout en développant
mon style personnel», tout en ayant,
après l’obtention de la Médaille
d’Or
à Deauville, suivi des cours auprès de
professeurs à titre privé, il se
proclame, haut et fort, «peintre autodidacte». «Je
suis un autodidacte»
«Je suis
un autodidacte, cela me permets de produire ma sensibilité,
au travers de la
toile, sans retenue. L’avantage d’être
autodidacte, c’est qu’on peint pour soi
et non pour les galeries»
Le paysage devient
une image du propre sentiment de
l’artiste. Son art devient l’expression de la
liberté, de la libre initiative.
A la question quelque peu provocatrice: «L’art
peut-il s’enseigner?», Gustave Courbet
répond: «Tout artiste
doit être son propre maître. Je nie
l’enseignement de
l’art.» Bernard Gassmann en est
certainement d’accord, lui qui affirme qu’ «une école des Beaux-Arts ne
peut faire un
peintre. Il faut que l’artiste puisse s’exprimer
lui-même et trouver le public
qui lui est sensible.» Marine buissonnière
Bernard Gassmann, qui
dit n’avoir jamais vu les paysages comme tout le monde, et
qui adore se
promener dans la nature à «2 à
l’heure»…, sensible au plaisir
d’aller engranger
les émotions colorées, les souvenirs solaires,
ressentir profondément la disponibilité
d’esprit qui est le secret de la promenade, ferait sans doute
sienne cette
prière: « Je souhaite
une culture faisant l’école
buissonnière, le nez
barbouillé de confiture, les cheveux broussailleux, sans pli
de pantalon et
cherchant à travers les taillis de l’imaginaire,
le sentier du désir.» Sur
les sentiers du désir… Hiver alpestre Falaise en bord de mer
La Provence, d’abord, celle de l’intimité des villages, de l’animation conviviale des petits marchés fleuris, celle des campagnes ensoleillées que les cyprès relient au ciel, la Provence maritime, pays de criques et de calanques ponctuées de petits ports huileux qu’on ne déchiffre qu’à travers une grille de mâts et de cordages. Les cyprès Mâts et cordages Pour l’Alsace, par contraste, et bien
loin de la
carte postale, Bernard Gassmann privilégie les ambiances
hivernales de Colmar,
de Zellenberg, et des marchés de Noël, mais il lui
arrive aussi de chercher son
inspiration à Strasbourg, par exemple, à la belle
saison. La montagne vosgienne
étant le prétexte rêvé de
jeux de lumière.
L'hiver à Colmar L'hiver à Zellenberg Marché de Noël Kammerzell (80 x 80 cm) Hurlevent L’Irlande mystérieuse et la Bretagne, bien sûr, de Trégor en Léon, des Cornouailles en Pays Bigouden, dont les maisons typiques nichées dans la paix de l’Ar Mor, sont magnifiées, tandis que se déchaînent les régates dans d’âpres compétitions qui nous éclaboussent. Irlande En pays Bigouden Régates Voyageur invétéré, Bernard Gassmann part à la conquête des beautés magiques que lui offre le monde, faisant escale à Venise, franchissant la Méditerranée pour évoquer le charme envoûtant des oasis du sud marocain, fixant dans des instantanés saisissants, les fantasias des cavaliers du désert. Au-delà de l’Atlantique, il nous plonge dans l’univers inquiétant d’une ville d’Amérique du Nord en proie à une tempête de neige. Son goût de l’authentique, sa nostalgie des traditions qui se perdent, le conduisent jusqu’au Pérou pour faire revivre les petits marchés peuplés d’hommes et de femmes aux visages esquissés, étalant devant eux le fruit de leur travail. Ce thème le rapproche de l’aide alimentaire, une des activités emblématiques de l’ONU qui a confié à Bernard Gassmann de représenter la France dans cette mission permanente dédiée à l’humanitaire. «Les années passant, je voulais laisser mon identité artistique dans des organisations qui oeuvrent pour le bien du monde, dans l’idée d’en faire partie.» Gondoliers Au pied du Toubkal Oasis fortifiée Fantasia New-York Attente Marché Péruvien Enfin, et ce n’est pas le moins surprenant, cette charge de yaks qui va nous submerger. Dans quelle steppe de l’Asie Centrale l’a-t-il rêvée? La charges des yaks
Rentré chez lui, heureux qui comme Ulysse…, il compose des bouquets de fleurs où s’épanouissent des tulipes, des anémones…il se penche sur des eaux tranquilles qu’il peuple de nymphéas de la famille de ceux de Claude Monet à Giverny. Mélomane, préférant la musique de chambre qui met chaque instrument à l’honneur, il peint des quintets et des quatuors où l’on croit entendre Frantz Schubert ou César Frank, Coleman Hawkings ou Thélonius Monk… Bouquet bleu Nymphéas Bassin fleuri Jazz Concert Vers
la purification du geste créateur
Attachant une grande importance aux
regards d’autrui et aux critiques constructives, Bernard
Gassmann est soucieux
de progresser. Au fur et à mesure que défilent
devant nous les nombreuses et
diverses réalisations qui jalonnent une carrière
de près de trente ans, nous
constatons qu’il opta très vite pour le chevalet,
un chevalet planté dans un
coin du salon: «il faut que je sois
dans
un endroit vivant, avec la télé, des
fleurs» et Picasso, l’adorable West
Highland dont il est inséparable…Alors
qu’au début, il lui fallait «un
motif
devant les yeux». Neige
«Le
style, c’est l’homme…»
L’art est une forme de poésie,
tenue
par certains philosophes comme
l’activité humaine suprême.
Poètes et artistes ont le secret du dévoilement,
d’une forme de vérité plus profonde. En
fait, une conception-interprétation
essentiellement personnelle. «Le
paysage
se pense en moi, disait Cézanne, et
je suis sa conscience». C’est ce que
l’on appelle le style, ce par quoi un
artiste existe et se distingue de tous les autres. Le style,
c’est l’homme-même,
disant Buffon, c’est son identité, son ADN, le
résultat d’un travail
délibéré,
et plus précisément, d’une
introspection qui consiste à établir un accord
parfait entre la manière de peindre et les dominantes de la
personnalité de
l’artiste créateur. «Et
tu auras trouvé
le trésor caché en toi» comme
dit Laurent Gounelle. Alors, quel bonheur!...
Celui dont, sans doute, Bernard Gassmann jouit pleinement.
«Je
suis un peintre intuitif, un peintre d’instinct.
J’ai trouvé mon style. C’est
le plus dur… On
reconnaît de suite
mes tableaux, confirme Bernard Gassmann.
Dès mon plus jeune âge, j’ai
essayé de rester moi-même.»
Un style apprécié, parce que
osé,
audacieux, aux touches larges et puissantes, aux couches
épaisses qui
accrochent la lumière, vibrantes de passion. Pinceau, huile,
couteau sont les
outils grâce auxquels, Bernard Gassmann, qui se dit
néo-impressionniste, «un
artiste solide par la forme, sensible
dans le fond», restitue l’image
perçue avec une force expressionniste. Une
pleine conscience du pouvoir de la couleur
Tout au long du cheminement artistique
de Bernard Gassmann, une constante demeure: c’est la couleur.
Plus précisément
ses «couleurs de
l’âme», parce que,
comme le disait si bien Baudelaire:
«C’est dans le climat de la couleur que
l’imagination créatrice peut se mouvoir
librement en reine d’un vrai
dont le possible
est l’une des
provinces de l’infini.» Pouvoir de la couleur Les tableaux de Bernard Gassmann sont autant de symphonies de couleurs pures juxtaposées plutôt que mêlées. Intuition ou science, il ne s’agit pas pour un coloriste de poser des rouges, des verts, des jaunes les uns à côté des autres sans raison. Il faut savoir ordonner les différents éléments, sacrifier les uns pour faire valoir les autres. Le but du peintre est de nous faire partager l’intensité de l’instant, nous sensibiliser à l’harmonie d’une composition. Chapelle en bord de mer " Harmonie... Marine ...de la composition "
Bernard Gassmann sait
que les couleurs agissent sur l’âme,
qu’elles peuvent y exciter des sensations,
y éveiller des émotions, des idées qui
nous reposent ou nous agitent, provoquer
la tristesse ou la gaieté. Cette
faculté
résulte de la psychologie des couleurs dont notre artiste a
vraisemblablement
une conscience innée: l’orange, symbole de soleil,
de luxe, de chaleur intense,
le rouge, symbole de joie de vivre, de dynamisme,
d’exaltation, le bleu qui
inspire et entraîne l’esprit vers le lointain, vers
l’infini, le vert, signe
d’espérance, le violet, plein des
secrets…
Une
lumière séductrice Regardez ce bleu "Ses peintures ruissellent de lumière"
L’œuvre est donc à
l’image de l’artiste:
généreuse, joviale, truculente. Sa
spontanéité est la
marque de la jeunesse. Heureux celui qui ne cesse de dire
l’enfant qu’il était,
qu’il est, parce qu’il en a gardé
l’âme!...Il chante des moments de bonheur et «Tel le bonheur qui parfois nous porte
à
rire aux éclats, Bernard Gassmann peint aux
éclats, sans retenue, jusqu’à
l’ivresse.». «Les titres
eux-mêmes expriment la quintessence sereine d’une
peinture souriante et positive» affirment
très justement les critiques.
Cette exaltation, cet enthousiasme,
ont pour conséquence une addiction irrépressible. «L’art, c’est comme
une drogue. Il m’arrive de peindre sur des toiles
existantes, juste parce que je n’ai pas de toile vierge dans
l’atelier.» Et nous
terminerons par cette suggestion faite dans la veine de
Théophile Gautier: Peintre, continue de fuir le conformisme, et d’exulter la couleur. Dans ton fol expressionnisme, elle fera toujours ton bonheur Tout passe – L’art
émanant du cœur, seul, a l’éternité Le chef-d’oeuvre
Distinctions
1992 – Médaille
d’Or au Concours
International de Deauville 1993 – Médaille
d’Argent 1994 – Sélection
Européenne 1998 – Sélection Art
in América 1998 -
Sélection Suisse 2004 – O.N.U. Genève
En 1992 Bernard Gassmann remporte la
prestigieuse Médaille d’Or du Salon International
de Deauville. Dès lors, sa
notoriété ne cesse de se développer,
ses toiles connaissent de plus en plus de
succès et les expositions s’enchaînent
en France et à l’étranger.
En 1993, Bernard Gassmann est
sélectionné pour figurer dans
l’Annuaire National des Beaux-Arts
Valeurs de l’Art, revue bimensuelle,
lui consacre un article signé A. Ruellan, dans son
N° 68 de 2001, après
l’obtention du 1er Prix de
l’Exposition organisée par «Art
Galery»
d’Antibes, présente aussi à St-Tropes
et à Mulhouse.
Hommage auquel
Bernard Gassmann a répondu, je le cite: «La
vie est une compétition aussi bien pour l’artiste
que pour toute corporation.
De ce fait, je suis très fier d’avoir
été choisi par l’O.N.U. de
Genève. Fier
d’avoir pu laisser une empreinte de ma peinture dans ce haut
lieu de l’art et
de la culture.» Les
principales expositions 1993 - Deauville 1995 – Conseil de
l’Europe à Strasbourg 2000 – The Emerging Collector
à New-York 2001 – Grand Palais à
Paris 2004 – Palais des
Nations à Genève 2004 – Palette d’Or
à
Strasbourg 2006 – Shannon
Distribution à Londres 2007 –JCB Galerie à
Colmar
Bernard Gassmann a organisé des
expositions personnelles au Liban, en Angleterre, en
Amérique, en Suisse, en
Allemagne, au Japon… Crédit
photographique Bernard
GASSMANN bernard.gassmann@me.com www.bernard-gassmann.com L'atelier de l'artiste Photo: F. WalgenwitzMention Légale: Tous droits réservés. Aucune reproduction même partielle ne peut être faite de cette monographie sans l'autorisation de son auteur. |