Culturel




" Une vie, une Oeuvre, pour le plaisir

   des passionnés d'Art Alsacien "                      

                               

  Monographies de Peintres Alsaciens par François Walgenwitz
francois.walgenwitz@sfr.fr
                      

 

Sculpteurs Alsaciens

Séquence 3 

 

 


Alfred Pauli (1898-1988)

 

 

Alfred Pauli 17c
Photo: Musées de Strasbourg. M. Bertola

Autoportrait

Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg

 

 

Alfred Pauli 18c Photo: Musées de Strasbourg. M. Bertola
Portrait de Madame Pauli
Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg

 

 

Peintre figuratif de grand talent, «par plaisir», graveur, dessinateur, Alfred Pauli est, avant tout un sculpteur d’une nature fine et sensible.

    Né à Strasbourg, dans le quartier de la Robertsau, le 30 octobre 1898, il y demeure, 10 rue d’Offendorf. De 1913 à 1916, il est l’élève d’Emile Schneider à l’école de peinture E. Gross. En même temps, il suit des cours de modelage à l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg. En 1916, il travaille chez un sculpteur «praticien». A partir de 1919, et jusqu’en 1945, il est assistant des Musées de Strasbourg.

    En 1938, Albert Schultz, chef de l’atelier de modelage de l’Ecole des Arts décoratifs de Strasbourg, part à la retraite. Quatre candidats briguent sa succession: Messieurs Herbeth, Hesselbarth, Hetzel et Pauli. C’est Alfred Pauli qui obtient le poste. Il n’aura qu’une petite année paisible avant le grand tumulte de 1939-45 qui commença par la «lamentable» évacuation de la ville de Strasbourg. C’est ainsi que Georges Ritleng, directeur démissionnaire, la vécut…Devenue «Staatlische Meisterschule für das deutsche Handwerk in Strassburg», elle est instrumentalisée au profit de la propagande nazie, sous la férule d’Egon Guthmann. Pauli subit le délabrement moral auquel l’Ecole ne put échapper. La paix revenue, sous la direction de Louis-Philippe Kamm, puis celle de René Allenbach, il poursuivit son service en tant que professeur de sculpture et de gravure. En 1956,  il fit valoir ses droits à la retraite. Jusque-là, il fut peu productif étant donné les contraintes de son métier.

 

Alfred Pauli 19cCollection particulière
Les professeurs de l’EADS en 1949
De gauche à droite
Arrière: Wagner, Gisselbrecht, Faivre, Watteel, Bauer, Geiss
Milieu: Schmitt, Hirtz, Pauli, Klein, Lehmann, Freyburger, Fritsch, Meyer
Assis: Hirth, Solveen, Allenbach, Kamm, Madame Fuchs, Valentin, Andrès

 

    Sociétaire de l’A.I.D.A depuis 1922, il participe notamment aux expositions de cette vénérable association. Outre les expositions individuelles qu’il organise à la Maison d’Art Alsacienne, il est présent, en 1921, à la première du «Groupe des Quatre» en compagnie de Robert Heitz, Pierre Heidmann et Armand Ingenbleek. La critique et le public qui les opposent aux Dix du «Groupe de Mai», toujours prééminent, ne sont guère encourageants.

    Dans quelle mesure Alfred Pauli participe-t-il à l’élargissement des Quatre qui aboutit au lancement de «la Barque», initié par Albert Thomas? Toujours est-il qu’il figure assez rarement aux expositions de ce groupe qui se pose en concurrent du Groupe de Mai par sa volonté de promouvoir l’imagination et celle de sortir du cadre régional. Il le précise lui-même quand il déclare: «Ne me réclamant d’aucune école ou «isme», je me suis exprimé dans un langage compréhensible pour tout le monde, aussi bien en peinture qu’en gravure et en sculpture. J’ai cherché à transmettre quelque chose que j’ai trouvé beau, sans appris littéraire.»

    Comment ne pas mettre ce crédo exemplaire en regard de la non moins pertinente assertion de Delacroix, citée par Pierre Barthelemi: «Enfin, sachez, mon petit clerc, que le jour où les peintres auront perdu la science et l’amour de leur outil, les théories stériles commenceront car, ne sachant plus écrire avec leur pensée, avec des formes et des couleurs, ils l’écriront avec des mots et les littérateurs les auront…»

    Son érudition artistique que Paul Ahnne estime considérable, n’a pas entamé sa «très grande modestie», «sa pudeur de violette» (dixit R. Heitz). Alfred Pauli est l’expression même de la probité professionnelle. Quand il affirme qu’il cherche à transmettre quelque chose de beau, R.Heitz réagit en disant, en 1982, «Voilà un mot qu’on n’entend plus guère de nos jours et qui, pour les défenseurs patentés de ce qu’ils considèrent comme moderne, apparaît comme une provocation.»

    A la notion de beauté, Robert Heitz ajoute la grâce, le goût, «ce don si rare en Alsace», assène-t-il sans une trace d’aménité…Cette grâce, aux plus subtiles nuances, n’est pas dépourvue de force; une force, une ardeur, contenues, disciplinées par des exigences perfectionnistes. D’où, une extrême lenteur d’exécution. Robert Heitz nous le présente caressant amoureusement une précieuse statuette «qu’il cisèle et fignole depuis deux, trois ou quatre ans peut-être…»

    Il en résulte des œuvres d’une qualité exceptionnelle, principalement des statuettes aux ravissantes silhouettes, des bustes plus réalistes, discrètement stylisés, «avec le temps…»

 

Alfred Pauli 20cPhoto: La Vie en Alsace

Cheval

 

 

Alfred Pauli 21cCollection particulière

Panthère

Alfred Pauli 22cPhoto: La Vie en Alsace

Statuette en bois

 

 

    Le plaisir de peindre le conduit à produire des huiles, des aquarelles, des gravures sur cuivre et lino, et quelques lithographies. Essentiellement paysagiste, ses tableaux représentent également des compositions, des personnages, des fleurs et quelques nus. En tant qu’illustrateur, il produit de belles affiches, pour le bal des artistes des années 1927-29 par exemple: dessins rehaussés à l’aquarelle, linogravures colorées à la main, dessins à la plume…

    «Talent souple et nerveux, tour à tour, plein de délicatesse et d’âpre réalisme,, sculpteur, peintre et graveur, Alfred Pauli est un des artistes alsaciens les plus intéressants.» (Compte rendu d’exposition de la Barque.)

 

Alfred Pauli 23cPhoto: Mairie Valdemoder

Strasbourg, les Ponts couverts

 

Alfred Pauli 24cPhoto: Mairie Valdemoder

Automne

 

Alfred Pauli 25cPhoto: Mairie Valdemoder

Présentation

 

 

 

 

Bibliographie

 

 

-       Robert Heitz– Etapes de l’Art alsacien XIXème et XXème siècles – saisons d’Alsace N° 47, 1973

       

-       Gabriel Andrès - L’Art Contemporain en Alsace depuis 1950 – Saisons d’Alsace N° 47, 1973

       

-       Aimé Dupuy – L’Ecole municipale des Arts décoratifs de Strasbourg – La Vie en Alsace

        

-       Camille Claus– 1, Rue de l’Académie – Saisons d’Alsace

        

-       Robert Heitz – René Hetzel et Alfred Pauli – La Vie en Alsace

     

-       Me. F. Lotz – Alfred Pauli – Artistes alsaciens de jadis et naguère – Editions Printek, Kaysersberg


 

 

 

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