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Culturel

Drusenheim sur le Rhin, ville d'Europe, 2001 Acrylique sur toile, (130x97cm) Collection Ville de Drusenheim

    PASO est né à Drusenheim, il y a vécu son enfance, il y a connu les affres de la guerre dont il a réchappé par miracle. Il est profondément attaché à son village. En 2001, il prouve son attachement en offrant à la commune cette œuvre originale, unique entre toutes. Cette donation a été saluée par le maire de l’époque P. Schott, comme «un geste généreux et noble» qui valut à PASO l’attribution de la Médaille d’Honneur de la Ville de Drusenheim.

    Cette oeuvre est emblématique du «souffle rhénan» qui anime depuis toujours Paul Klein alias PASO. «Le Rhin, fleuve mythique, sur les bords duquel je suis né, court dans mon inconscient. Le «souffle rhénan», pulsion animatrice, habite ma peinture, me fait vibrer» s’enthousiasme-t-il.

    PASO a été nourri depuis son enfance de la mythologie du Rhin, axe de civilisation et d’affrontements, foyer de culture. Il est l’héritier du précieux héritage commun, qui a imprégné depuis le Moyen-Age, artistes et penseurs humanistes. Mu par l’esprit français d’une part  l’intelligence et la lucidité (retrouvées) de l’Allemagne d’autre part, il est avant tout sensible au «Geistlische Elsässertum». Et c’est en homme libre, étranger à toute idéologie, qu’il exprime dans cette œuvre, le syncrétisme culturel auquel il a abouti. «Seule la liberté mène à l’innovation» aime-t-il dire.

    Le maelström coloré qu’il a composé est une œuvre épique, héroïque, glorieuse. Une peinture d’émotion… Elle délivre un message essentiel qui fait de Drusenheim un emblème européen ainsi que le suggère le titre. Le subtil alliage de l’abstrait et du figuratif s’organise selon un puissant axe Sud-Nord. Irrésistible élan vers le haut. Mais, qui mieux que PASO lui-même, peut nous dévoiler les arcanes de son œuvre. Ecoutons-le:« La surface verte sur la toile symbolise la riche plained’Alsace, et la bleue, le Rhin» dont l’onde sinueuse est perceptible.

    «Deux têtes, vues de profil: celle du haut, tournée vers le Rhin et l’Allemagne, au regard calme et serein, symbolise l’Alsace et Drusenheim; celle du bas, l’Allemagne, qui est en mouvement et se tourne vers l’Alsace et la France. Les deux profils se ressemblent, sont en «sympathie».

    La «mythologie du Rhin» raconte la légende de Drusus et de la druidesse. La druidesse est représentée par une femme dont la nudité est masquée par l’éclat des couleurs qui claquent sur elle, s’enroulent autour de son corps en spirales et arabesques «Sa main gauche est tendue vers l’Allemagne, mais, ce n’est pas un doigt accusateur qu’elle pointe. Elle offre une main ouverte, accueillante, qui baigne dans le Rhin, symbole de vie, et semble caresser doucement son eau turbulente, comme pour l’apaiser. L’autre main salue, tout en protégeant son visage.

    Les couleurs nationales françaises, bleu, blanc, rouge, dans la partie supérieure gauche de la toile, dominent la plaine d’Alsace en direction de Drusenheim. Dans la partie inférieure, les couleurs allemandes, schwartz, rot, gold, figurent le cou de la tête évoquant l’Allemagne. Entre les deux emblèmes nationaux, court un lien où s’entrelacent le rouge, le vert et le bleu, couleurs du sang des luttes passée, de l’espoir et de l’Europe. Le même bleu coiffe les deux profils. Ceci est l’allégorie d’une Europe unie.»