Culturel



" L'analyse d'une Oeuvre "                      

                   par François Walgenwitz        francois.walgenwitz@sfr.fr


                          

Léon Lehmann

(1873-1953)



Léon Lehmann
Le petit sapin - vu de sa fenêtre - (1948)
- H. 24cm; H. 16 cm -
Collection P.G.C

    

       « Il faut chercher par d’autres moyens que l’analyse à l’effet d’un tableau. », nous dit Léon Lehmann

    Il est, par conséquent, hors de question, ici, de se laisser aller à l’outrecuidance d’une analyse technique. Par contre, il est légitime, il est indispensable ou du moins souhaitable de connaître la signification, la vérité profonde de ce sapin, -son sapin-  campé dans son paysage quotidien.

    « Lehmann nous décrit, raconte René Jourdain, l’harmonie de ce paysage, la verticalité rigoureuse de ce sapin s’équilibrant avec le profil doucement mouvementé des collines. Tant de chaleur émane de sa voix que nous avons oublié l’arbre rachitique et que nous «Voyons» avec lui, la noblesse d’une magnifique ordonnance; architecture sur le plan supérieur, graphisme, en quelque sorte, de la soif d’Infini qui anime cette grande âme. »

    L’immobilité relative à laquelle Léon Lehmann est astreint à son retour définitif à Altkirch, l’amène à peindre inlassablement ce paysage que lui offre chaque jour, saison après saison, sa fenêtre: «…ce sapin où allait se cristalliser le trop plein d’une spiritualité toujours plus exigeante.» (René Jourdain)

    Tout se passe comme si nous étions en présence d’une icône…car cette «image» en a toutes les fonctions. A travers elle, nous sommes invités à la rencontre du sacré et, pour le voir, il faut un peu plus que des yeux: un regard!...Pour le regard «extérieur», l’icône est considérée comme un objet esthétique aux formes répétitives hiératiquement figées. En réalité, elle n’est pas un objet ordinaire, même sacré, mais un objet habité, subjectivé, et elle n’est perceptible que par ceux qui sont en osmose avec l’événement donné.(« Ce n’est pas la lumière qui nous manque; ce sont nos yeux qui manquent à la lumière.» - Gustave Thibon -)

            Ainsi de ce sapin!...

    Nous sommes devant une fenêtre ouverte entre la Terre et le Ciel. Et ce sapin est d’abord, pour Léon Lehmann, représentation d’une réalité transcendante et support de méditation sereine qui a foi en la «Rédemption et sa grande Espérance».



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